Un employé français du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), enlevé en avril au Yémen, a été libéré en bonne santé, ont annoncé samedi l'organisation internationale et un responsable gouvernemental yéménite.

«Le Français a été libéré il y a deux jours et se trouve actuellement au quartier général de la Croix-Rouge à Sanaa, d'où il va repartir» chez lui, a déclaré le responsable yéménite sous le couvert de l'anonymat.

Il a ajouté que Benjamin Malbrancke, délégué du CICR libéré grâce à une médiation tribale, avait été détenu dans une région montagneuse située entre les provinces de Chabwa et d'Abyane, dans le sud du pays.

M. Malbrancke avait été enlevé le 21 avril près de la ville de Hodeida, dans le nord du Yémen, a précisé le CICR dans un communiqué.

«Nous sommes soulagés et extrêmement heureux que notre collègue soit de retour parmi nous et en bonne santé», a indiqué Éric Marclay, chef des opérations du CICR au Yémen, exprimant sa «profonde gratitude à tous ceux qui nous ont apporté leur soutien durant ces longues semaines et qui ont contribué à ce que Benjamin puisse bientôt rejoindre sa famille».

Les deux chauffeurs qui se trouvaient avec M. Malbrancke au moment de son enlèvement avaient été libérés peu de temps après.

Le 20 juin, un employé yéménite du CICR, Hussein Saleh, avait été tué dans un raid dirigé par l'aviation yéménite contre Al-Qaïda dans le sud du Yémen, où il se trouvait, selon l'un de ses proches, pour négocier la libération de M. Malbrancke.

Pour le CICR, M. Saleh se trouvait dans le nord d'Abyane pour évaluer la situation humanitaire de la zone, et les circonstances de sa mort n'ont pas été établies.

Le CICR, qui compte plus de 200 collaborateurs, dont 50 expatriés au Yémen, vient en aide aux personnes déplacées et démunies, et fournit du matériel médical et des médicaments aux structures médicales. Les médecins du CICR opèrent également les patients blessés dans des zones reculées et instables.

Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers par les tribus fortement armées, qui utilisent ce moyen de pression pour faire aboutir des revendications auprès des autorités.

Plus de 200 personnes ont été enlevées au Yémen ces quinze dernières années. Elles ont en grande majorité été libérées saines et sauves.

Hollande exprime son «soulagement»

Le président français François Hollande a exprimé son «soulagement» samedi après l'annonce de la libération d'un employé français du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui avait été enlevé en avril au Yémen.

«C'est avec soulagement que j'ai appris la libération aujourd'hui de notre compatriote Benjamin Malbrancke, collaborateur du Comité international de la  Croix-Rouge (CICR), retenu en otage au Yémen depuis le mois d'avril dernier», déclare François Hollande dans un communiqué.

Le président «condamne» cependant «de la façon la plus ferme ceux qui prennent pour cible les travailleurs humanitaires et mettent en péril des populations pour lesquelles une aide humanitaire est indispensable».

Le communiqué de l'Élysée souligne que «deux autres collaborateurs du CICR sont encore otages au Yémen». Interrogé par l'AFP, l'Élysée a précisé qu'il s'agissait en fait d'une enseignante suisse et du vice-consul d'Arabie saoudite à Aden, enlevés tous deux en mars 2012.

«La France demande leur libération immédiate», déclare François Hollande.

«Mes pensées vont à notre compatriote» Benjamin Malbrancke, «qui voit s'achever une pénible épreuve, ainsi qu'à sa famille, à ses amis et à ses collègues du CICR au bonheur desquels je m'associe», ajoute le président.

«Je souhaite remercier chaleureusement tous ceux qui ont contribué à cet heureux dénouement et en particulier l'équipe du CICR au Yémen qui accomplit dans ce pays un travail essentiel et dont l'une des collaboratrices a été lâchement assassinée récemment», poursuit M. Hollande.

«En ce jour de notre fête nationale, je pense à nos compatriotes encore retenus en otage dans le monde et pour la libération desquels le gouvernement travaille sans relâche», conclut le président.