Sept civils ont été tués lundi en Syrie où se déroulent des élections législatives organisées par le régime du président Bachar al-Assad, mais boycottées par les villes rebelles, rapportent une ONG et des militants.

«Trois jeunes hommes ont été tués à l'aube dans une embuscade tendue par les forces armées avec l'aide d'éléments prorégime dans le village de Zoubiane», dans la province de Deir Ezzor (est), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans la région d'Idleb, deux civils ont été tués par les tirs des forces du régime, et dans les provinces de Hama et de Homs, dans le centre du pays, deux civils ont été tués par des tireurs embusqués, de même source.

De plus, «cinq explosions ont retenti dans la ville d'Idleb» et dans la même province, des combats entre soldats et déserteurs ont eu lieu près d'Ariha, où des coups de feu étaient entendus en provenance de barrages des forces gouvernementales.

Parallèlement, les forces du régime «bombardent à la mitrailleuse lourde depuis des heures la ville de Dmeir, dans la province de Damas, où des explosions étaient entendues.

En outre, des combats entre soldats et déserteurs ont eu lieu dans la nuit dans plusieurs quartiers de Hama, où un enfant a été blessé dans la matinée par des tirs des forces gouvernementales.

D'autre part, «plusieurs localités de la province de Hama ont fait grève pour protester contre l'organisation de législatives», a ajouté l'OSDH.

«Il y a une grève générale dans tous les quartiers de la ville de Hama: marchés et magasins sont fermés pour protester contre l'élection de ce Parlement de marionnettes d'Assad», a assuré via Skype Abou Ghazi, militant sur place.

«Le régime danse sur les corps des martyrs. Ces élections sont un mensonge insultant», a estimé un autre militant, Moussab al-Hamadi.

Selon l'OSDH, les localités d'Idleb «boycottent les élections».

«Il n'y a aucun signe indiquant la tenue d'élections dans la ville d'Idleb et sa province», a également affirmé à l'AFP via Skype le militant Noureddine al-Abdo.

«Le régime se fait des illusions s'il pense qu'il existe encore à travers cette mascarade d'élection, alors qu'il est incapable de contrôler les villes et les villages sans ses chars», a-t-il ajouté.

Une vidéo sur internet montre des jeunes cagoulés accrochant des photos de personnes tuées selon eux par les forces gouvernementales, et ce dans le cadre de la campagne intitulée par les militants «Nos martyrs sont nos candidats».

«Les Syriens étaient plus intéressés par la présidentielle française (dimanche) que par nos élections», ironise le militant Chakib al-Jabri.

«Si vous réclamez la liberté et la dignité, cela vous transforme-t-il en terroriste armé», lit-on sur une pancarte brandie par un enfant lors d'une manifestation à Yabroud, près de Damas, selon une vidéo.

Une autre vidéo montrait des magasins fermés dans le marché d'Issali à Damas, et dans le quartier de Midane, les commerçants ayant suivi la grève à l'appel de l'opposition.

Les Comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation sur le terrain, ont fait état de plusieurs manifestations nocturnes appelant à la chute du régime.

Elles ont eu lieu à Homs, Deir Ezzor, Hama et Alep, ainsi qu'à Douma, près de Damas, où des milliers de manifestants ont réclamé la liberté «en dépit des tireurs du régime postés sur les bâtiments pour les terroriser».