Trente-huit combattants présumés d'Al-Qaïda ont été tués lors de raids et de bombardements de l'armée yéménite sur leurs positions dans le sud du Yémen, où le réseau a affirmé mardi avoir saboté un oléoduc.

Selon un responsable local, «38 combattants d'Al-Qaïda ont été tués ces deux derniers jours» dans des raids et des bombardements de l'armée sur des positions dont ils avaient pris le contrôle samedi à Al-Mallah dans la province de Lahej.

«Les combattants d'Al-Qaïda ont fini par se retirer d'Al-Mallah», a affirmé à l'AFP un officier de l'armée sur le terrain.

Des membres présumés d'Al-Qaïda avaient réussi samedi à prendre position à Al-Mallah, après des combats qui avaient fait 40 morts, dont 28 soldats.

Selon l'officier, des appareils américains ont participé aux raids.

Des raids attribués aux États-Unis, menés notamment par des drones, visent fréquemment des membres présumés d'Al-Qaïda dans le sud et l'est du Yémen, bien que Washington ne reconnaisse pas mener de telles opérations.

Dans un texto envoyé mardi aux journalistes, les «Partisans de la Charia», un groupe lié à Al-Qaïda, a revendiqué le sabotage d'un oléoduc dans la province de Chabwa, affirmant qu'il s'agissait d'une «riposte aux raids américains sur Azzan».

Selon des responsables locaux, deux raids aériens avaient visé vendredi des positions d'Al-Qaïda à Azzan, dans la province de Chabwa, faisant sept morts dont six membres présumés du réseau extrémiste.

L'oléoduc saboté est d'une importance secondaire et relie la province de Chabwa au al-Nasima, près du terminal de Balhaf sur le golfe d'Aden.

Déjà vendredi soir, les «Partisans de la Charia» avaient fait exploser un gazoduc reliant la province de Marib au terminal de Balhaf, affirmant agir en réponse aux raids américains.

Dans un communiqué, la compagnie gazière Yemen LNG a affirmé que la production avait été interrompue mais que seuls quatre cargo de LNG étaient concernés car le terminal, exploité par Total, devait fermer le 15 avril pour des opérations de maintenance annuelle.

Le sud du Yémen est le théâtre, depuis des mois, de violents combats entre les forces gouvernementales et des combattants affiliés à Al-Qaïda qui contrôlent notamment depuis mai 2011 la ville de Zinjibar, chef-lieu de la province sudiste d'Abyane.

Six combattants présumés d'Al-Qaïda, dont un Somalien, avaient été tués lors du bombardement par l'armée de leurs positions lundi dans cette ville.

Profitant de l'affaiblissement du pouvoir central à la faveur du soulèvement populaire qui a abouti au départ du président Ali Abdallah Saleh, Al-Qaïda a renforcé sa présence dans le sud et l'est du Yémen.

Le réseau a intensifié ses opérations depuis le 25 février, date à laquelle le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi a succédé officiellement à M. Saleh.