Les femmes «auront leur place» en Libye, a assuré vendredi à Washington le premier ministre libyen par intérim Abdel Rahim al-Kib, sur fond d'inquiétudes quant à l'intégration de la charia (loi islamique) dans la future constitution du pays.

«Je crois fermement que les femmes doivent jouer un rôle, il n'y a pas d'autre option», a déclaré M. Kib lors d'une intervention devant le centre de réflexion Carnegie.

«On peut d'ailleurs voir qu'il y a ici des Libyennes très intelligentes», a-t-il ajouté en désignant plusieurs personnes au sein du public venu l'écouter. «L'une d'entre elles est notre ministre des Affaires sociales».

«Elles auront une place» en Libye, a insisté M. Kib, en visite pour quelques jours à Washington.

La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) a appelé récemment les autorités libyennes à prendre des mesures pour que soient respectés les droits des femmes, notamment dans leur représentation dans la vie politique.

Lors de la proclamation de la «libération» de la Libye le 23 octobre, le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, avait affirmé que la charia serait à l'avenir la principale source de la législation en Libye, suscitant des inquiétudes, notamment parmi les femmes redoutant des conséquences pour leurs droits.

Sous le régime de Mouammar Kadhafi, la loi n'interdisait pas la polygamie mais imposait des conditions préalables, notamment le consentement de la première épouse.

Interrogé à ce sujet, le premier ministre libyen, visiblement surpris, a d'abord répondu sur le ton de l'humour.

«Je ne sais pas si c'est bien l'endroit pour en discuter mais... j'en ai une (femme), ça me suffit», a-t-il dit, provoquant l'hilarité du public. «Je n'ai pas l'intention d'en avoir une autre».

«Ne vous inquiétez pas à ce sujet (la polygamie)», a-t-il ajouté. «Ce ne sera pas un problème, je vous le garantis», a-t-il dit, sans affirmer explicitement que cette pratique serait interdite.