Des dizaines de milliers de Bahreïnis ont manifesté vendredi à Manama pour demander des réformes politiques, plus d'un an après un mouvement de protestation qui a été réprimé par les forces de l'ordre.                

«Il s'agit de l'une des plus imposantes manifestations de ces dernières années», a déclaré à l'AFP Nabil Rajab, un militant qui préside le Centre bahreïni des droits de l'homme.

Selon lui, les manifestants, qui ont répondu à un appel d'organisations politiques, notamment le puissant Wefaq chiite, et de religieux chiites, ont parcouru, sans incident, une grande artère de Manama.

«Une petite partie des manifestants a tenté de converger vers l'ancienne place de la Perle mais ont été dispersés par des policiers à coup de bombes lacrymogènes», a-t-il dit sans faire état d'arrestations.

Une sculpture sur la place de la Perle, épicentre de la contestation du printemps dernier, avait été rasée par les autorités après la répression du mouvement.

Selon M. Rajab, les manifestants ont repris durant la marche les revendications traditionnelles de l'opposition, à savoir, un gouvernement élu et différentes réformes politiques.

Une commission d'enquête indépendante avait rendu en novembre dernier son rapport sur la répression de la contestation du printemps dernier. Elle y avait dénoncé notamment un «usage excessif et injustifié de la force» de la part des autorités.

Selon cette commission, 35 personnes -30 civils et cinq membres des forces de sécurité- ont trouvé la mort lors des troubles. Parmi les civils morts, cinq sont décédés sous la torture, selon cette commission.

La contestation a été le fait de chiites, majoritaires parmi la population locale, qui réclamaient une véritable monarchie constitutionnelle dans ce pays gouverné depuis des siècles par la dynastie sunnite des Al-Khalifa.