La Russie ne soutiendra aucune résolution à l'ONU appelant au départ du président syrien Bachar Al-Assad, et le dernier projet en ce sens est «voué à l'échec», a déclaré vendredi le vice-ministre des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, selon Interfax.

«Les décisions sur un règlement politique en Syrie doivent être adoptées sans condition préalable. Nous ne pouvons soutenir aucune résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant au départ d'Assad», a déclaré M. Gatilov, alors qu'un projet de résolution des Européens et de pays arabes doit être discuté vendredi à New York.

«Ignorant l'opinion de leurs partenaires, ils peuvent exiger un vote anticipé, mais ce sera un projet ouvertement voué à l'échec, puisque nous avons clairement exprimé notre opinion, de même que nos partenaires chinois», a ajouté le vice-ministre.

Le projet de résolution, sur lequel la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne travaillent avec les pays arabes, appelle notamment à suivre l'exemple de la Ligue arabe en imposant des sanctions au régime syrien et prévoit un transfert du pouvoir du président Bachar Al-Assad à son vice-président suivi d'élections.

Le nouveau projet de résolution peut être présenté au Conseil de sécurité de l'ONU lundi ou mardi, ses promoteurs souhaitant que le Conseil vote dans la foulée sur ce texte.

«Le projet sous cette forme est inacceptable pour nous», il «ne tient pas compte d'une manière appropriée de notre position» avait auparavant déclaré vendredi Guennadi Gatilov, cité par l'agence Itar-Tass.

La Russie, pays allié traditionnel de Damas, a réitéré à plusieurs reprises qu'elle serait opposée à l'usage de la force et à toute résolution de l'ONU qui soutiendrait des sanctions unilatérales prises contre la Syrie. Elle a présenté son propre projet, qui condamne l'usage de la force à la fois par le régime de Bachar al-Assad et l'opposition syrienne.

Moscou et Pékin avaient déjà mis leur veto en octobre dernier à une précédente résolution dénonçant la répression sanglante de la révolte populaire en Syrie, qui a fait au moins 5400 morts depuis mars 2011, selon l'ONU.