Le président des États-Unis Barack Obama a qualifié d'«inacceptables» les violences en Syrie, en recevant mardi le roi de Jordanie voisine pour des discussions qui ont aussi abordé la relance jusqu'ici infructueuse du processus de paix israélo-palestinien.

«Nous continuons à être témoins de niveaux de violence inacceptables dans ce pays», a affirmé M. Obama à propos de la Syrie, à l'issue de sa rencontre avec Abdallah II, l'un des plus proches alliés des États-Unis au Moyen-Orient.

Le président américain a par ailleurs salué le fait que son invité avait été le premier chef d'État arabe à appeler le président syrien Bachar al-Assad à quitter le pouvoir. «Je veux le remercier d'avoir été ferme» dans ce dossier, a-t-il ajouté.

«Nous allons continuer nos consultations étroites avec la Jordanie pour créer le genre de pression internationale qui encourage le régime syrien actuel à se retirer pour qu'un processus et une transition plus démocratiques puissent se produire en Syrie», a encore assuré M. Obama.

La Maison Blanche, qui estime que M. Assad «ne mérite pas de gouverner la Syrie», a appelé à «mettre fin aux souffrances et aux tueries» dans ce pays où plus de 5000 personnes ont été tuées depuis le début de la révolte à la mi-mars 2011, selon une estimation de l'ONU.

Mais l'appel des États-Unis à sanctionner davantage le régime Assad se heurte à l'opposition de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité de l'ONU. Amman renâcle de son côté à appliquer les sanctions imposées à Damas par la Ligue arabe, estimant qu'elles nuisent à ses propres intérêts.

M. Obama n'a fait qu'évoquer rapidement mardi les tentatives de relance du processus de paix israélo-palestinien, qui se déroulent sous l'égide de son invité mais ont jusqu'ici été infructueuses.

«Nous avons parlé du fait qu'il était important de continuer à nous concerter étroitement afin d'encourager les Palestiniens et les Israéliens à revenir à la table des négociations pour discuter sérieusement», a dit le président.

La Jordanie, qui a signé un traité de paix avec Israël en 1994, a accueilli depuis début janvier trois rencontres «exploratoires» israélo-palestiniennes, les premières depuis septembre 2010.

M. Obama, qui avait fait de la relance du processus de paix au Proche-Orient l'une de ses priorités de politique étrangère dès son accession au pouvoir, il y aura trois ans vendredi, a vu toutes ses tentatives échouer dans ce dossier.

Israéliens et Palestiniens ne sont même pas d'accord sur l'échéance fixée aux deux parties par le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne et ONU) pour présenter des propositions détaillées en vue d'un règlement de paix.

Lundi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que cette échéance était le 3 avril, trois mois après le début des rencontres d'Amman. Pour les Palestiniens, en revanche, le délai expire le 26 janvier.

Le Quartette avait annoncé un plan de relance des négociations de paix le 23 septembre, quelques heures après le dépôt d'une demande d'adhésion d'un État de Palestine aux Nations unies. M. Obama avait rejeté la requête palestinienne, affirmant qu'il n'existait pas de «raccourci» pour parvenir à la paix.

Un document du gouvernement israélien produit pendant ces «rencontres exploratoires» mentionne notamment «la reconnaissance d'Israël comme État du peuple juif», une exigence catégoriquement rejetée par les Palestiniens.

La presse dominicale israélienne a annoncé une nouvelle rencontre le 25 janvier à Amman, mais de source palestinienne, on a catégoriquement démenti «tout accord» sur une prochaine date.