Un général déserteur de l'armée syrienne, qui s'est réfugié récemment en Turquie, annoncera samedi la création d'un «Conseil supérieur militaire» pour planifier les opérations contre le régime de Damas et organiser les défections, a affirmé à l'AFP l'un de ses conseillers.

«L'annonce de la formation du Conseil supérieur militaire syrien présidé par le général Moustapha al-Cheikh, en coopération avec l'Armée syrienne libre (ASL), sera faite aujourd'hui en Turquie», a affirmé son conseiller en communication Fahad Almasri, joint par téléphone de Beyrouth.

Le général al-Cheikh est le plus haut gradé qui a fait défection dans la foulée de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad.

«Le Conseil supérieur militaire comprendra de hauts gradés et sera en charge de la planification des opérations» contre le régime, a indiqué M. Almasri.

L'ASL, qui revendique quelque 40 000 militaires ayant fait défection, «a pour mission d'exécuter ces opérations».

«Le Conseil militaire sera en charge aussi de contacter les hauts officiers au sein de l'armée régulière pour les encourager à faire défection en groupes, et non seulement en tant qu'individus, en vue de renverser le régime», a poursuivi M. Almasri.

Le général Moustapha Ahmad al-Cheikh s'est réfugié en Turquie il y a une dizaine de jours, a déclaré samedi à l'AFP le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Selcuk Ünal, confirmant des informations de la presse turque.

Selon le journal Hürriyet Daily News, le général al-Cheikh était le numéro deux de l'armée du Nord syrienne, chargé du renseignement.

Il réside dans le même camp du sud de la Turquie que le colonel Riad al-Assaad, le chef de l'ASL, précise le journal sur son site internet.

Le quotidien ajoute que le général al-Cheikh a participé à une réunion cette semaine à Hatay (sud de la Turquie), de l'ASL et du Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité de l'opposition politique au régime du président Assad.

L'ASL a déjà mené plusieurs opérations contre des soldats de l'armée régulière qui ont fait des dizaines de morts, face à une répression de la contestation qui a coûté la vie à plus de 5000 personnes selon l'ONU.