Le gouvernement d'entente nationale du Yémen a approuvé un projet de loi d'amnistie pour le président Ali Abdallah Saleh, ouvrant la voie à son départ conformément à un accord de transition pour mettre fin au mouvement de contestation de son régime.

Le gouvernement a approuvé un projet de loi prévoyant que M. Saleh et ses proches «ayant travaillé avec lui dans tous les secteurs -civil, gouvernemental et militaire- bénéficient d'une amnistie empêchant toute poursuite judiciaire», selon un communiqué diffusé par l'agence Saba.

Le cabinet d'entente nationale, dirigé par l'opposition, a soumis le projet de loi «concernant tous les actes commis avant sa promulgation» au Parlement pour ratification, a indiqué Saba.

En novembre, M. Saleh a signé un accord sous l'égide des monarchies du Golfe, pour mettre fin à une crise politique dans ce pays, le plus pauvre au monde.

Après des mois de tergiversations et de manifestations, le président Saleh, décrié pour la répression de la contestation populaire, a signé le 23 novembre à Ryad un accord de transition politique, prévoyant son départ du pouvoir au terme d'une présidentielle anticipée, prévue le 21 février, en échange d'une immunité pour lui-même et pour ses proches.

En vertu de cet accord, M. Saleh, qui dirige le pays depuis 33 ans, a remis le pouvoir à son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, un homme de consensus, qui devra être le seul candidat au prochain scrutin pour un mandat présidentiel de deux ans.

Vendredi, la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a dénoncé le projet de loi d'amnistie, estimant qu'un tel instrument juridique empêcherait de poursuivre des personnes ayant commis des crimes internationaux.