Plus «de 3000 personnes ont été tuées» depuis le début à la mi-mars de la contestation populaire contre le régime de Bachar al-Assad en Syrie, a déclaré samedi à Tunis Radwan Ziadh, dirigeant du centre syrien des études politiques et stratégiques, basé Washington.

«Plus de 3000 personnes ont été tuées, en majorité des civils, depuis mi-mars dans plus de 112 villes syriennes», a déclaré M. Ziadh à l'occasion de la publication du rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) sur les violations des droits de la personne en Syrie.

Selon l'ONU, les violences ont fait au moins 2200 morts en Syrie depuis le début des manifestations à la mi-mars, en majorité des civils. De son côté, le régime de Damas affirme se battre contre des «bandes terroristes armées» et refuse de reconnaître l'ampleur de la contestation.

Citant différentes violations des droits de la personne commises en Syrie, les auteurs du rapport de la FIDH dénoncent «un recours à la torture même sur des enfants et des opérations militaires infligeant aux habitants de quelques villes «des punitions collectives».

Environ 123 jeunes - âgés de moins de 18 ans-  ont été tués lors de la répression des manifestations pro-démocratie, a déclaré devant la presse M. Ziadh, qui est également fondateur du Centre de Damas pour les études sur les droits de l'homme.

«La police syrienne a tué un adolescent de 15 ans par balle puis elle lui arraché toutes ses dents devant sa famille», et «un bébé de 18 mois a aussi été kidnappé afin d'arrêter son père qui a été par la suite tué devant sa femme», a ajouté M. Ziadh sans donner davantage de précisions.

«Des séquences vidéos se vendent au marché noir à 20 dollars montrant des scènes de tortures dont des policiers en liesse tuant par balle des manifestants blessés», a indiqué M. Ziadh précisant que «ces actes visent à terroriser le peuple syrien»

Selon lui, des «crimes contre l'humanité» ont été commis par les autorités syriennes qui procédaient depuis le début des manifestations pacifiques à des arrestations arbitraires et à des opérations d'enlèvement visant notamment des militants de droits de l'Homme et des journalistes.

«Des écoles primaires et des stades ont été transformés en centres d'arrestation collective», a encore déclaré ce militant des droits de la personne, appelant «les pays arabes à intervenir».

Le rapport de la FIDH sur la Syrie s'est basé notamment sur des informations collectées par le centre de Damas pour les études sur les droits de l'Homme et par plusieurs ONG syriennes.