L'armée et la police anti-émeutes égyptiennes ont pénétré lundi sur la place Tahrir au Caire pour forcer les derniers manifestants pro-démocratie à quitter les lieux, au lendemain de la suspension du sit-in pour la durée du ramadan.

La police militaire a tiré en l'air pour disperser les manifestants puis a frappé à coups de matraque ceux qui refusaient de partir, a déclaré un responsable de la sécurité.

Les manifestants ont répondu en lançant des pierres contre l'armée et les forces de sécurité, a-t-il ajouté, précisant que plusieurs manifestants avaient été blessés dans ces heurts.

Plusieurs personnes ont été arrêtées, des manifestants selon des militants, des «casseurs» selon la page Facebook du gouvernement.

Des images de la télévision avaient montré l'armée et les forces de sécurité avançant sur la place Tahrir et démontant les tentes installées sur le terre-plein central de ce lieu emblématique de la révolte de janvier-février.

Dimanche, 26 partis et mouvements politiques avaient annoncé une suspension le temps du ramadan du sit-in qui durait depuis trois semaines place Tahrir pour réclamer une accélération des réformes démocratiques et des procédures contre les anciens responsables du régime du président déchu Hosni Moubarak.

«Les sit-in étant un moyen et non une finalité (...), les partis politiques et les mouvements de jeunes ont décidé de suspendre temporairement leur mouvement durant le mois sacré de ramadan», ont-ils écrit dans un communiqué commun, assurant qu'ils reviendraient sur la place après le mois de jeûne.

Plusieurs dizaines de personnes avaient cependant insisté pour rester sur la place.

Après l'intervention de l'armée, le trafic automobile a pu reprendre sur cette place centrale de la capitale, bloquée depuis trois semaines comme elle l'avait été pendant les 18 jours de révolte qui avaient conduit à la chute de M. Moubarak le 11 février.