Les condamnations se sont multipliées dimanche dans le monde quelques heures seulement après l'intervention de l'armée syrienne à Hama qui a fait une centaine de morts, et qualifiée de «massacre» par l'Union européenne.

Le président américain Barack Obama s'est dit «horrifié par l'usage qu'a fait le gouvernement syrien de la violence et de la brutalité contre son propre peuple».

«Les informations en provenance d'Hama sont épouvantables et montrent le vrai caractère du régime syrien», a dit le président américain. Les États-Unis vont «dans les jours à venir continuer à augmenter la pression sur le régime syrien et à collaborer avec d'autres pays pour isoler» le régime du président Bachar al-Assad, a annoncé M. Obama.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui «vigoureusement condamné l'usage de la force contre la population civile» en demandant instamment au gouvernement d'«arrêter cette violente offensive» et en rappelant au régime de Damas qu'il est responsable de «tous les actes de violences commis» contre la population.

A Bruxelles, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s'est déclaré «choquée» suite à «l'intervention des forces militaire syriennes totalement injustifiable dans la ville de Hama».

Soulignant que ces violences interviennent à la veille du Ramadan, Mme Ashton a relevé que «l'armée syrienne et les forces de sécurité ont le devoir de protéger les populations civiles, pas de les massacrer».

Le président du Parlement européen Jerzy Buzek a pour sa part dénoncé un «massacre» et appelé Damas à commencer la passation du pouvoir.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a lui condamné «avec la plus extrême fermeté» la poursuite de la répression, relevant lui aussi son caractère «particulièrement inacceptable en cette veille du mois de Ramadan».

«Les responsables politiques, militaires et sécuritaires syriens doivent savoir, maintenant plus que jamais, qu'ils devront rendre compte de leurs actes», a ajouté M. Juppé.

Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini a d'ailleurs réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il prenne «une position très ferme» après ce «dernier acte horrible de répression violente contre les contestataires qui se rassemblent d'une manière pacifique».

L'Allemagne, qui préside jusqu'au 31 juillet le Conseil de sécurité, a demandé elle aussi une réunion d'urgence du Conseil sur la Syrie.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, s'est déclaré «consterné» par l'intervention de l'armée «contre des civils qui ont manifesté en masse et pacifiquement».

Les Pays-Bas ont vivement condamné l'offensive «inacceptable» de l'armée à Hama et réclamé un durcissement des sanctions européenne contre le régime de Damas ainsi que l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution condamnant la violence.

Le Canada a lui dénoncé «l'attaque brutale» lancée par le régime syrien à Hama «contre son propre peuple».

La Turquie a appelé le régime syrien «à arrêter ses opérations (militaires) et à s'orienter vers des méthodes politiques, vers le dialogue et les initiatives pacifiques pour parvenir à une solution».

«Alors que la Turquie s'attendait à ce que la Syrie crée les conditions d'un climat pacifique pendant le mois de Ramadan, elle est attristée et déçue, de même que l'ensemble du monde musulman, par les développements qu'elle observe à la veille du saint mois de Ramadan», a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), près de 140 de personnes au total ont été tuées dimanche en Syrie, dont une centaine lors de l'intervention de l'armée à Hama pour tenter d'écraser les manifestations d'opposition à la veille du Ramadan.

«C'est l'un des jours les plus sanglants» depuis le début de la révolte le 15 mars pour réclamer des réformes démocratiques, a déclaré Rami Abdel Rahmane, le chef de l'OSDH.

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