Un civil a été tué et quatre autres blessés samedi dans la localité de Bou Kamal, dans l'est de la Syrie, quand les forces de sécurité ont ouvert le feu pour disperser un rassemblement contre le régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Dans le même temps, des milliers de personnes ont participé aux funérailles des 28 personnes tuées vendredi, en majorité à Damas, par des tirs des forces de l'ordre au cours de manifestations, selon des vidéos diffusées sur la page Facebook «Syrian Revolution 2011», moteur de la contestation.

À Qaboune, un quartier de la capitale où 12 personnes ont été tuées vendredi, les funérailles ont rassemblé samedi des milliers de personnes scandant des slogans hostiles au régime, selon une vidéo.

Elles étaient aussi des milliers pour accompagner le cercueil d'un militant tué à Barzé, un autre quartier de Damas. Dans un troisième quartier de la capitale, Roukn Eddine, où trois manifestants avaient été tués, des milliers de manifestants ont crié «Le peuple veut la chute du régime!».

À Bou Kamal, «un civil a été tué et quatre autres ont été blessés par les tirs des forces de sécurité» pendant une manifestation contre le régime, a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le chef de l'OSDH. «Les chars de l'armée ont ensuite encerclé la localité, où ils s'apprêtaient à pénétrer».

L'agence officielle syrienne Sana a annoncé que deux membres des forces de l'ordre avaient été tués samedi par des tirs de groupes terroristes armés à Bou Kamal. Depuis le début de la révolte, mi-mars, le régime attribue les violences à des groupes armés cherchant à fomenter des troubles.

Le village de Bou Kamal, à la frontière avec l'Irak, se trouve dans une zone tribale où la plupart des tribus sont armées, selon l'OSDH.

En outre, des affrontements ont eu lieu entre partisans du régime et opposants dans un quartier de Homs (centre), après l'assassinat de trois personnes favorables au pouvoir, selon un membre de l'OSDH sur place.

Elles avaient été enlevées la semaine dernière par des inconnus et leurs proches ont reçu samedi leurs corps démembrés.

«Les habitants ont été pris de panique, les partisans du régime ont saccagé plusieurs magasins du quartier Hadara à Homs», a précisé ce militant, soulignant que les forces de l'ordre étaient présentes, mais qu'elles n'étaient pas intervenues.

Parallèlement, «les autorités ont libéré samedi tous les intellectuels et artistes syriens qui avaient été arrêtés mercredi pour avoir manifesté contre le régime», a déclaré le chef de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, Abdel Karim Rihaoui.

La Syrie est en proie depuis quatre mois à un mouvement de contestation du régime du président Bachar al-Assad, qui a répondu par une répression ayant déjà fait plus de 1400 morts, entraîné l'arrestation de plus de 12 000 personnes et l'exode de milliers d'autres, selon les militants des droits de l'Homme.