Trois anciens ministres d'Hosni Moubarak accusés de corruption ont été acquittés mardi par un tribunal du Caire tandis qu'un quatrième, jugé par contumace, a été déclaré coupable.

Le rejet de la corruption qui gangrène la société égyptienne a été l'un des moteurs du soulèvement populaire qui a abouti à la démission du président Moubarak en février dernier, après quasiment 30 ans de pouvoir autoritaire. Depuis, plusieurs anciens hauts responsables du régime ont été condamnés mais nombre d'Égyptiens estiment que c'est trop peu.

Ont été acquittés mardi l'ancien ministre du Logement, Ahmed Maghrabi, celui des Finances, Youssef Boutros-Ghali, et celui de l'Information, Anas el-Fiqqi. Leur ex-collègue du Commerce, Rachid Mohammed Rachid, a écopé de cinq ans de prison, d'une amende de 335 000 dollars (un peu plus de 231 000 euros) et doit rembourser la même somme à l'État.

Lundi, des émeutes ont éclaté au Caire après la libération de dix policiers accusés d'avoir tué des manifestants pendant le soulèvement. Des centaines de personnes ont attaqué le tribunal et se sont accrochés avec les gardes tandis que d'autres bloquaient une grande route pendant plusieurs heures.

Près de cinq mois après la révolution, un seul policier, jugé par contumace, a été reconnu coupable pour la mort de plus de 846 personnes tuées dans la répression gouvernementale du mouvement. Le conseil militaire qui assure l'intérim à la tête de l'Égypte est de plus en plus critiqué pour l'impunité dont semblent largement jouir les forces de sécurité.