Cinquante soldats yéménites ont disparu après une attaque de membres présumés d'Al-Qaïda dans le sud du Yémen, alors que quatre membres de la Garde républicaine ont été tués par des hommes armés antirégime lors de heurts à Taëz, selon des sources militaires et tribales.

«Nous avons perdu la trace de 50 soldats après une attaque d'éléments d'Al-Qaïda qui leur a permis de reprendre le contrôle du stade Al-Wahda», proche de la ville de Zinjibar, a déclaré un responsable de la 25e Brigade mécanisée.

Il n'a pas précisé si les militaires avaient rejoint les membres présumés de la nébuleuse, avaient été faits prisonniers ou encore exécutés.

Ce responsable a accusé le ministère de la Défense d'avoir abandonné à leur sort les hommes de cette unité militaire qui subit les assauts répétitifs de combattants extrémistes depuis fin mai à Zinjibar.

«Les hauts cadres du ministère ont adopté une position de spectateur face à ce qui se passe mais nous n'allons pas nous rendre aux éléments d'Al-Qaïda et nous allons combattre jusqu'à la dernière cartouche», a-t-il assuré.

Près d'Aden, capitale du Sud, un civil a été tué et quatre ont été blessés par les tirs de l'armée contre un véhicule suspect, a indiqué la police.

À Taëz, un foyer de la contestation situé à 270 km au sud-ouest de Sanaa et l'une des premières villes à s'être levée contre le président Ali Abdallah Saleh, quatre membres de la Garde républicaine ont été tués par des hommes armés hostiles au régime, selon des témoins et des sources tribales.

Les affrontements entre les deux camps se poursuivaient en soirée, a-t-on ajouté.

La Garde républicaine, dirigée par Ahmed Ali Saleh, fils du président, est restée fidèle au chef de l'État, qui a perdu le soutien d'une partie de l'armée, de tribus puissantes et de dignitaires religieux.

M. Saleh a été hospitalisé à Ryad le 4 juin après avoir été blessé la veille dans une attaque contre son palais à Sanaa. Depuis, il n'a fait aucune apparition publique.

Au pouvoir depuis près de 33 ans, M. Saleh est contesté par un large mouvement de protestation qui réclame désormais la mise en place d'un conseil intérimaire pour combler le vide politique créé par son hospitalisation.

Par ailleurs, 79 personnes ont été déférées devant le tribunal pour leur implication dans le massacre de 52 personnes le 18 mars à Sanaa lors d'un sit-in de contestation contre le régime Saleh, a indiqué l'agence officielle Saba.

«Le procureur général a déféré 79 accusés devant le tribunal pour avoir tué ou blessé un nombre de civils le 18 mars près du secteur de l'Université», selon l'agence qui ne donne aucune autre précision.