L'ONU va envoyer une mission au Yémen pour évaluer la situation des droits de l'homme dans le pays, théâtre depuis fin janvier d'un mouvement populaire réprimé par les forces fidèles au régime, a annoncé vendredi une porte-parole.

«Nous allons envoyer une mission au Yémen, la mission d'évaluation (...) démarrera lundi», a déclaré une porte-parole du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, lors d'un point presse.

La mission durera dix jours et sera composée de trois membres du personnel du Haut commissariat, a-t-elle dit.

Le 13 mai, le Haut commissariat avait déjà indiqué avoir reçu l'autorisation des autorités yéménites d'envoyer dans le pays une mission d'évaluation des violences qui se sont déroulées lors des récentes manifestations contre le régime depuis fin janvier.

«Nous avons réellement besoin de connaître la situation», a expliqué Mme Shamdasani.

Pour y parvenir, la mission doit s'entretenir notamment avec des représentants des autorités, des défenseurs des droits de l'homme, des membres de l'opposition ou encore des victimes de violences.

Les membres de la mission souhaitent également se rendre dans des centres de santé et dans des lieux de détention, a indiqué Mme Shamdasani.

«Nous espérons qu'à leur retour, ils pourront faire des recommandations au gouvernement», a-t-elle ajouté.

Les violences au Yémen, l'un des pays arabes les plus pauvres, ont provoqué quelque 45 000 déplacements dans les provinces du Sud d'Aden, d'Abyane et de Lahj où l'armée dit combattre des membres présumés d'Al-Qaïda, selon l'ONU.

Le pays fait face à un soulèvement populaire violemment réprimé réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 33 ans, mais hospitalisé depuis le 4 juin à Ryad après avoir été blessé dans une attaque contre son palais à Sanaa.