Le roi de Bahreïn Hamad Ben Issa Al-Khalifa a appelé mardi à l'amorce d'un dialogue national à partir du 1er juillet, à la veille de la levée de l'état d'urgence en vigueur dans son pays depuis la répression en mars des protestations hostiles au régime, selon l'agence Bna.

«J'en appelle aux pouvoirs exécutif et législatif pour convoquer un dialogue de consensus national sur le meilleur statut pour le royaume de Bahreïn», a déclaré le souverain en recevant un groupe de journalistes de la presse locale.

Il a recommandé d'«entreprendre toutes les mesures nécessaires pour préparer un dialogue sérieux, global et sans conditions préalables», proposant que ce dialogue puisse «démarrer le 1er juillet».

Cette offre de dialogue intervient alors que la tension est encore vive dans ce pays à majorité chiite et dirigé par une dynastie sunnite depuis la répression à la mi-mars des protestations populaires réclamant des réformes.

Sans citer l'opposition chiite, principal animateur de ces protestations, le roi a invité «toutes» les parties à prendre part au dialogue pour faire des propositions sur les réformes et participer aux prochaines élections législatives partielles.

Pour protester contre la dure répression des manifestants chiites qui ont pris possession des rues de Manama de la mi-février à la mi-mars, le premier groupe politique de l'opposition du pays, le Wefaq de cheikh Ali Salmane, a retiré ses 18 élus du Parlement.

Des élections partielles ont été convoquées pour le 24 septembre pour pourvoir les sièges des députés démissionnaires.

«Nous formulons l'espoir (...) que tous les enfants de la patrie participent à ces élections», a dit le souverain, en réaffirmant son engagement à poursuivre les réformes, entamées en 2002 peu après son accession au pouvoir.

Le prince héritier, cheikh Salman ben Hamad, avait proposé en février un dialogue national alors que l'opposition réclamait de profondes réformes et la démission du premier ministre, cheikh Khalifa ben Salman, l'oncle du roi.

Le premier ministre, en poste depuis 40 ans, est considéré comme un dur du régime.

La vague de protestation populaire et sa répression ont fait entre la mi-février et la mi-mars 24 morts, selon Manama. Quatre manifestants sont morts depuis en détention.