Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a assuré dimanche être «presque prêt pour un procès», affirmant que ses services ont collecté des preuves «bonnes et solides» permettant d'identifier les principaux responsables des crimes commis en Libye dont il doit révéler l'identité lundi.

«Nous sommes presque prêts pour un procès», a déclaré M. Moreno-Ocampo dans un communiqué transmis à l'AFP : «nous avons été mandatés pour enquêter sur des crimes commis en Libye et nous l'avons fait en deux mois et demi».

«Le bureau (du procureur, NDLR) a collecté des éléments de preuves bons et solides pour identifier ceux qui portent la plus grande responsabilité, pas les responsabilités politiques, mais plutôt les responsabilités individuelles pour les crimes commis en Libye», a-t-il dit.

M. Moreno-Ocampo doit déposer lundi matin une requête demandant aux juges de la CPI de délivrer un mandat d'arrêt contre trois personnes portant, selon lui, «la plus grande responsabilité» dans les crimes contre l'humanité commis en Libye depuis la mi-février, dont il révélera les noms lundi lors d'une conférence de presse à La Haye.

Le procureur argentin, saisi le 26 février par le Conseil de sécurité des Nations unies, avait annoncé le 3 mars l'ouverture d'une enquête pour crimes contre l'humanité en Libye visant huit personnes au total, dont le colonel Mouammar Kadhafi et trois de ses fils.

Une équipe de cinq membres du bureau du procureur a finalisé dimanche un document de 74 pages comprenant 9 annexes qui contient «tous les détails du dossier présenté pour demander des mandats d'arrêt dans le dossier de la Libye», selon le communiqué.

Au cours de la semaine écoulée, le bureau du procureur a reçu plusieurs appels téléphoniques de «hauts responsables du régime de Kadhafi «souhaitant communiquer des informations», selon la même source.

«Le bureau (du procureur) estime que les éléments de preuve collectés vont bien au-delà du standard requis par le Statut de Rome», le traité fondateur de la CPI, souligne le communiqué.

M. Moreno-Ocampo a estimé que la rapidité des investigations est particulièrement liée «au consensus qui règne à travers le monde concernant l'enquête sur les crimes en Libye».

Depuis le début de la révolte mi-février en Libye, les violences ont fait des milliers de morts selon le procureur de la CPI, et poussé près de 750 000 personnes à fuir, selon l'ONU.

Le bureau du procureur de la CPI avait indiqué vendredi avoir mené 30 missions dans onze pays au sujet de la situation en Libye, examiné plus de 1200 documents et mené plus de 50 entretiens.

La CPI est le premier tribunal permanent chargé de poursuivre des auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide commis depuis 2002.