La justice égyptienne a ordonné vendredi le maintien en détention pour 15 jours de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak pour un présumé enrichissement illégal, a annoncé l'agence de presse officielle Mena.

Le chef du Département des gains illicites du ministère de la Justice, Essam al-Gohari, «a ordonné la détention de l'ancien président Hosni Moubarak pour 15 jours après un interrogatoire de trois heures à Charm el-Cheikh sur des accusations d'enrichissement illégal», rapporte Mena.

L'ancien président égyptien Hosni Moubarak et son épouse Suzanne ont été interrogés jeudi sur leur présumé enrichissement illégal, a indiqué à l'AFP le bureau des enquêteurs.

«Une équipe d'enquêteurs du département des gains illicites dirigée par Khaled Selim interroge actuellement l'ancien président et son épouse à Charm el-Cheikh», station balnéaire située sur la mer Rouge, précisait le bureau, plus tôt dans la journée.

C'était la première fois que les Moubarak sont interrogés par cette section du ministère de la Justice, qui cherche des «preuves qu'ils ont abusé de leur position pour s'enrichir illégalement», selon la même source.

M. Moubarak, 83 ans, est soigné depuis le 12 avril à l'hôpital international de Charm el-Cheikh après avoir eu un malaise cardiaque pendant un interrogatoire.

Chassé du pouvoir le 11 février par une révolte populaire, il a été placé le 13 avril en détention dans cet hôpital dans le cadre d'une enquête pour corruption ainsi pour la répression meurtrière de manifestations qui réclamaient son départ. Mardi, la justice a prolongé pour la deuxième fois de 15 jours sa détention préventive.

Le président déchu a déjà été interrogé par le bureau du procureur concernant différentes accusations, notamment les tirs contre les manifestants anti-régime.

Selon un bilan officiel, 846 civils sont morts dans les manifestations de janvier et février. Un membre de la commission d'enquête sur la répression a indiqué que l'ex-président était complice dans ces violences.

Les deux fils de Hosni Moubarak, Gamal et Alaa, sont de leur côté incarcérés à la prison de Tora au Caire, faisant également l'objet d'enquêtes pour corruption et pour la répression des manifestations.