Le vice-président américain Joe Biden estime dans une interview publiée mardi que l'OTAN peut se passer des États-Unis en Libye, Washington étant, selon lui, plus utile sur d'autres théatres d'opération comme le Pakistan ou l'Égypte.

L'OTAN pourrait assurer les opérations en Libye même «si Dieu tout-puissant extirpait les États-Unis de l'OTAN et nous déposait sur la planète mars de telle façon a ce qu'on ne puisse plus participer» aux opérations militaires, déclare le vice-président dans une interview donnée au Financial Times.

«Ce serait bizarre de dire que l'OTAN et le reste du monde n'ont pas les ressources suffisantes pour s'occuper de la Libye. Ce n'est pas le cas», poursuit M. Biden. «Il arrive que d'autres pays manquent de volonté, mais ce n'est pas une question de ressources», a-t-il ajouté.

Le Pentagone a annoncé mardi que les États-Unis avaient conduit plus de 800 sorties aériennes en Libye depuis la prise en main des opérations par l'OTAN le 1er avril et procédé à un total de huit frappes contre des sites de défense anti-aérienne.

Joe Biden fait valoir que les États-Unis doivent décider si leurs ressources doivent être concentrées «en Iran, Égypte, Corée du Nord, Afghanistan et Pakistan» ou s'il faut en faire plus en Libye. «On ne peut pas tout faire», souligne-t-il.

Washington, qui a coordonné les opérations durant les premiers jours de l'intervention alliée en Libye, a transmis le commandement à l'Alliance atlantique au début du mois, entendant effectuer essentiellement des missions de soutien (ravitaillement, surveillance, brouillage).

Mais les États-Unis ont toutefois conduit quelques frappes depuis le 1er avril: lundi, un F-16 a par exemple lâché ses bombes sur deux sites de défense anti-aérienne situés à proximité de Tripoli, selon le Pentagone.

La France et la Grande-Bretagne ont pressé ces derniers jours les autres pays de l'OTAN intervenant en Libye d'intensifier leurs efforts alors que le conflit entre dans son deuxième mois.