Plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche dans plusieurs villes du Yémen pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, une revendication défendue par une délégation de l'opposition auprès des médiateurs du Golfe, et des heurts ont éclaté à Sanaa.

Les mesures de sécurité ont été renforcées et des centaines de milliers de personnes ont manifesté à Sanaa où les protestataires campent depuis des semaines sur la «place du Changement», près de l'université, a rapporté un correspondant de l'AFP.

Des heurts ont éclaté quand les forces de sécurité ont ouvert le feu et fait usage de gaz lacrymogène contre les manifestants faisant un blessé et 25 souffrant de difficultés respiratoires, selon des sources médicales dans un hôpital de campagne sur place.

Des sources médicales à l'hôpital de Sanaa ont indiqué à un journaliste de l'AFP qu'«il y a un millier de cas d'asphyxie due aux gaz lacrymogènes et trente personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles».

La manifestation de Sanaa devait coïncider avec une rencontre à Ryad entre les ministres des Affaires étrangères des monarchies du Golfe et une délégation de l'opposition yéménite qui entend demander des précisions sur ce que la médiation des ministres prévoit quant au départ du président Saleh.

Pour soutenir leurs revendications, les protestataires de Sanaa ont distribué un communiqué appelant les commerces à observer une grève de quatre heures dans la capitale lundi matin, puis mercredi.

Scandant des slogans appelant au départ du président Saleh et à des poursuites judiciaires à son encontre, les protestataires ont défilé dans le calme à Taëz, Ibb, au sud de Sanaa, et à Hodeïda, sur la mer Rouge, selon des participants.

«Nous réclamons la chute du régime et le jugement du bourreau», proclamait l'une des multiples banderoles brandies par la foule.

Le Yémen est touché depuis fin janvier par un mouvement de protestation, lancé dans la foulée des révoltes qui secouent le monde arabe, et dont la répression a fait plus de 100 morts.