Londres a annoncé lundi avoir mis en échec un plan du leader libyen Mouammar Kadhafi pour faire sortir du pays l'équivalent d'un 1,4 milliards $ CAN en billets de banque fraîchement imprimés, en usant, selon la presse, de subterfuges dignes d'un roman d'espionnage.

«Le ministère des Finances est intervenu pour bloquer le départ de 900 millions de livres en billets destinés à Libye», s'est félicité le Premier ministre britannique David Cameron devant la chambre des Communes, confirmant les informations de presse relatant cette opération rocambolesque.

Des proches du leader libyen, dont le pouvoir est de plus en plus menacé, ont voulu récupérer la semaine dernière des milliers de coupures en monnaie locale entreposées dans le nord-est de l'Angleterre où elles avaient été fabriquées en toute légalité par un imprimeur britannique.

Alertés, des responsables du ministère des Finances ont monté un scénario alternant ruses et subterfuges, selon divers médias dont le quotidien des milieux d'affaires, Financial Times.

Le ministre des Finances George Osborne a personnellement supervisé l'opération lorsque ses services ont réalisé que plusieurs jours étaient nécessaires à l'obtention des documents légaux bloquant le départ des caisses de billets.

Les services des douanes ont alors multiplié les obstacles pour gagner du temps.

Toujours selon la presse, ils ont d'abord fait savoir à leurs interlocuteurs libyens qu'il leur fallait plusieurs jours pour préparer l'opération et trouver un avion adéquat à cette cargaison particulière.

Lorsque les alliés de M. Kadhafi ont répondu qu'un appareil était déjà prêt, les douaniers ont trouvé une parade en assurant qu'il ne pourrait atterrir que sur un petit aéroport du Kent, dans le sud de l'Angleterre, à plusieurs centaines de kilomètres du lieu de stockage des billets.

Ils ont aussi assuré qu'un «convoi sécurisé» de 20 véhicules 4X4 était nécessaire pour transporter toutes les caisses, d'après le Guardian.

Résultat de ces manoeuvres dilatoires, M. Osborne a obtenu dans les temps les documents l'autorisant à empêcher la sortie du pays du butin tant convoité.

Le gouvernement britannique a en outre gelé dimanche les avoirs en Grande-Bretagne du colonel Kadhafi et de sa famille.