Seif Al-Islam, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a estimé que la situation était «excellente» dans les trois-quarts du pays, tout en reconnaissant qu'il y avait une «volonté intérieure de changement», dans une interview samedi à la chaîne Al-Arabiya.

Cette déclaration intervient au 12e jour d'une révolte sans précédent contre le régime du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans et alors que l'est du pays est entre les mains de l'opposition armée.

«La situation dans les trois-quarts du pays, soit la moitié de la population, est normale (...) excellente», a-t-il assuré dans cette interview.

Il a par ailleurs reconnu qu'il y avait une «volonté intérieure de changement», exprimée par l'opposition.

«L'incitation vient de l'étranger même s'il y a une volonté intérieure de changement», a dit Seif Al-islam, souvent présenté jusqu'au début de la révolte comme le futur successeur de son père.

«Les gens ont été manipulés par des forces extérieures, l'incitation est venue de l'extérieur depuis le début, sur Facebook, les SMS, les emails, tout est venu de l'extérieur», a-t-il dit.

«Les mercenaires c'est un mensonge. Il n'y a pas de mercenaires. Les informations sur les bombardements aériens aussi c'est du mensonge», a-t-il dit en référence aux mercenaires, notamment africains, à la solde du régime qui, selon des témoins, auraient été envoyés pour mater la révolte.

À la question de savoir si les forces de l'ordre avaient tiré sur les civils, il a indiqué qu'«il y a eu des morts parce que les soldats ne sont pas habitués à gérer des révoltes».

À une autre sur le ministre de l'Intérieur Abdel Fatah Younes qui a annoncé sa démission selon des images diffusées par la chaîne Al-Jazira jeudi, il a affirmé que ce responsable avait «été enlevé et forcé de parler».

S'agissant de Kadhaf al-Gad, proche conseiller et cousin du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, dont l'agence égyptienne Mena a annoncé la démission jeudi, il a indiqué qu'il était en «mission officielle».

Plusieurs responsables du régime et militaires ont annoncé ces derniers jours leur défection et leur ralliement à la «révolution».

Critiqué à l'étranger, attaqué de toutes parts par une opposition armée qui contrôle désormais plusieurs villes, Mouammar Kadhafi a appelé vendredi ses partisans à prendre les armes contre les manifestants.

«Il semble que «Kadhafi ne contrôle plus la situation», a estimé le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, critiqué dans le passé pour avoir reçu avec faste le dirigeant libyen.

Les quinze pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU se penchent sur un projet de résolution rédigé par les Occidentaux qui avertit Mouammar Kadhafi qu'il pourrait être poursuivi pour crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI).

Le bilan des violences restait difficile à évaluer samedi. Le secrétaire général de l'ONU a parlé d'un millier de morts.