Le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, est arrivé jeudi à Bahreïn, secoué par des troubles visant le pouvoir dans ce royaume du Golfe, allié clé des États-Unis.

L'amiral Mullen, chef d'état-major interarmées, est en tournée dans le Golfe depuis dimanche pour y rassurer les alliés des États-Unis, après des révoltes dans le monde arabe qui ont écarté des chefs d'état proches de Washington.

Bahreïn, quartier général depuis 63 ans de la Ve flotte et qui abrite 4 200 militaires américain est un élément crucial de la stratégie américaine dans le Golfe et de la défense des voies d'approvisionnement en pétrole.

«Manifestement, Bahreïn est très important pour nous depuis des décennies», a déclaré l'amiral Mullen peu avant d'arriver à Manama, qualifiant Bahreïn d'«allié essentiel».

Initiée en Arabie Saoudite, la tournée dans le Golfe du principal conseiller militaire du président Barack Obama a pour objectif de «réaffirmer, rassurer et aussi tenter de comprendre où vont les dirigeants de ces pays, en particulier à Bahreïn», a-t-il confié.

Téhéran fait figure d'épouvantail aux yeux des pays du Golfe dont l'amiral Mullen a rencontré les principaux responsables militaires à Ryad, Doha, Abou Dhabi et Oman.

Au cours de son séjour à Bahreïn, l'amiral Mullen doit rencontrer le roi Hamad ben Issa al-Khalifa et le prince héritier, Salman ben Hamad al-Khalifa, dont il a une nouvelle fois salué la retenue face à la contestation populaire, qui a fait sept morts depuis le début des mouvements de contestation le 14 février.

Les principaux partis de l'opposition, dominée pas les chiites, demandent l'instauration d'une monarchie constitutionnelle dans cet archipel du Golfe de 1,2 million d'habitants sur lequel règne la dynastie sunnite des Al-Khalifa depuis plus de 200 ans.

Selon l'amiral Mullen, il est «important» de réaffirmer l'engagement américain auprès de ces pays quelle que soit l'issue des protestations, dont il appelle à ce qu'elles se déroulent sans violences.

«Nous voulons aider et apporter notre soutien où cela est approprié», a-t-il confié.

Au cours de son séjour à Manama, l'amiral Mullen doit également rencontrer Abdullatif ben Rashed Al-Zahani, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG - Bahreïn, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Oman, Qatar, Koweït).

Il doit également rendre visite aux militaires américains stationnés dans le pays, comme il l'a fait jeudi matin à l'occasion d'une escale à la base américaine de Camp Lemonnier à Djibouti.