Des membres des comités révolutionnaires du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont procédé à des exécutions sommaires dans les hôpitaux de Tripoli, a déclaré le secrétaire général de la Ligue libyenne des droits de l'Homme, cité jeudi par l'agence des missionnaires italiens Misna.

«Ils ont fait irruption dans les hôpitaux de Tripoli et ont tué des blessés qui avaient manifesté contre le régime. Ils ont emporté les cadavres pour les faire disparaître, peut-être les faire brûler, parce qu'ils savent que les journalistes étrangers se rapprochent», a témoigné Slimane Bouchuiguir, secrétaire de la branche libyenne de Fédération internationale des Droits de l'Homme (FIDH).

«Les médecins qui s'y sont opposés ont été menacés. Cela est arrivé hier (mercredi) et avant-hier (mardi)», a-t-il précisé, ajoutant que ces informations lui avaient été fournies par une source médicale à l'hôpital central de Tripoli, l'un des quatre centres hospitaliers de la capitale.

Ces informations sont parvenues à M. Bouchuiguir en Suisse, où est basée la Ligue libyenne des droits de l'Homme, du fait de l'interdiction des organisations indépendantes en Libye.

Au dixième jour de la révolte qui a fait des centaines de morts, Mouammar Kadhafi était de plus en plus isolé jeudi, confronté à une opposition maîtresse de l'Est et sommé par l'Occident de stopper le bain de sang, la communauté internationale disant craindre une catastrophe humanitaire due à l'exode.