L'Otan n'a pas l'intention d'intervenir en Libye, en proie à une sanglante insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, a déclaré jeudi le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, lors d'un déplacement à Kiev.

«Je voudrais souligner que l'Otan n'a pas l'intention d'intervenir» en Libye, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec le président ukrainien Viktor Ianoukovitch.

«Nous n'avons reçu aucune demande» en ce sens, a souligné le responsable de l'Otan, avant d'ajouter: «en tout cas, toute action doit être basée sur un mandat clair des Nations unies».

L'ex-président cubain Fidel Castro a estimé mardi que les Etats-Unis «n'hésiteraient pas» à ordonner à l'Otan d'envahir la Libye pour mettre la main sur ses réserves pétrolières. «C'est peut-être une question d'heures ou de jours», a-t-il assuré.

Pour sa part, le secrétaire général de l'Otan a déclaré que les violences en Libye pourrait avoir des «répercussions négatives» sur les pays voisins.

«Je ne considère pas la situation en Libye comme une menace directe pour l'Otan ou ses alliés. Mais bien sûr, il peut y avoir des répercussions négatives», notamment un éventuel exode de réfugiés vers les pays voisins, a-t-il fait valoir, sans plus de précisions.

La Commission européenne craint une catastrophe humanitaire à la suite des violences en Libye. Elle a envoyé des experts aux frontières tunisienne et égyptienne avec ce pays pour évaluer les besoins en cas d'un afflux massif de réfugiés.

Entre 500.000 et 1,5 million d'étrangers, originaires pour beaucoup de pays sub-sahariens, vivent en Libye, selon les données fournies par les autorités européennes.

Plus de 30.000 Tunisiens et Egyptiens ont déjà fui la Libye depuis lundi et passé les frontières terrestres du pays pour rentrer chez eux, a indiqué jeudi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).