Le prince héritier de Bahreïn, Salman ben Hamad Al-Khalifa, a promis vendredi un dialogue avec l'opposition une fois le calme revenu dans cet archipel du Golfe où des manifestations de chiites ont été réprimées dans le sang.

«Je ne fais aucune différence entre un Bahreïni et un autre et ce qui se passe actuellement est inacceptable», a déclaré le prince Salman qui s'est invité dans une émission politique de la télévision officielle.

«Bahreïn n'a jamais été un État policier», a-t-il ajouté, soulignant: «Je ne mens pas. Tous ces gens sont mes concitoyens et la phase que nous traversons est délicate et requiert qu'on soit tous responsables», a-t-il dit.

«Il faut que notre dialogue se passe dans un calme global», a-t-il affirmé, assurant qu'«aucun sujet ne peut être exclu de ce dialogue».

«Bahreïn connaît aujourd'hui un état de division et c'est inacceptable», a encore martelé le prince, notant que de «nombreux pays ont connu un tel état mais que leurs sages ont fini par se rencontrer et dialoguer de tout dans le calme».

Bahreïn, un petit royaume peuplé majoritairement de chiites est gouverné depuis le 18ème siècle par une dynastie sunnite.

Alors que les chiites enterraient vendredi quatre des leurs tués lors de la répression d'un sit-in réclamant des réformes démocratiques, réprimé par la force jeudi avant l'aube, des milliers de sunnites ont défilé dans Manama pour exprimer leur soutien au roi Hamad Ben Salman Al-Khalifa.

L'opposition a réclamé la démission du gouvernement après la dispersion par la force d'un rassemblement pacifique, a déclaré jeudi à l'AFP le chef du mouvement chiite Al-Wefaq, cheikh Ali Salmane.

Le Premier ministre, cheikh Khalifa ben Salman Al-Khalifa, oncle du roi, est à ce poste depuis l'indépendance de Bahreïn, en 1971.

Selon le leader chiite, l'opposition veut qu'un «nouveau gouvernement propose des réformes politiques, qu'on puisse réviser la Constitution qui consacre le principe d'une alternance pacifique au pouvoir et mette en place une monarchie constitutionnelle».

Cheikh Salmane a par ailleurs confirmé le retrait du bloc de son groupe du Parlement où il contrôle 18 des 40 sièges de l'Assemblée basse. «Al-Wefaq a décidé de se retirer complètement et définitivement du Parlement».

Photo: archives AFP

Salman ben Hamad Al-Khalifa.