Plusieurs dizaines de syndicalistes et de militants de l'opposition jordanienne se sont rassemblés, mercredi, à l'extérieur du palais du roi Abdallah II à Amman, appelant le souverain à lancer des réformes politiques plus radicales.

Le roi est resté largement au-dessus de l'agitation populaire au cours des six dernières semaines de manifestations anti-gouvernementales. C'était la première fois, mercredi, que des manifestants portaient leurs revendications dans la zone du palais.

Les manifestations en Jordanie sont inspirées de la mobilisation populaire en Tunisie et en Égypte. Les militants jordaniens demandent plus de place dans la vie politique et exigent du gouvernement qu'il s'attaque au taux de chômage élevé et à l'inflation.

Les manifestants de mercredi ont affirmé qu'ils voulaient une monarchie constitutionnelle avec un premier ministre élu. Le Parlement jordanien est actuellement élu, mais c'est le roi qui a le pouvoir de nommer et de limoger le premier ministre. Il peut également dissoudre le Parlement et gouverner par décret.

Le roi a promis des changements législatifs, et notamment l'amendement d'une loi controversée qui, selon l'opposition, permet aux fidèles de la monarchie de dominer la législature.

Mais les manifestants estiment que le nouveau cabinet nommé par le roi la semaine dernière ne travaille pas assez rapidement en faveur des réformes.

«Nous espérons que le roi va nous écouter et entendre nos demandes parce que le nouveau gouvernement n'a rien fait jusqu'à maintenant, seulement parler, parler et parler», a dit l'un des manifestants, Muhannad Sahafiin, âgé de 24 ans.

«Nous sommes en 2011 et nous voulons une Constitution moderne. C'est comme si nous vivions au 17e siècle», a-t-il ajouté.