Douze jours après le début des manifestations, le fils du président égyptien, Gamal Moubarak, a démissionné du PND (Parti national démocrate), créé par son père.

Hosni Moubarak, en revanche, reste en place, selon la télévision égyptienne qui a démenti les rumeurs de son départ à la tête du parti. Il y a eu d'autres démissions aujourd'hui, dont celle du secrétaire général du PND, Safwat Al Sherif, un homme très proche d'Hosni Moubarak. Le PND contrôle 430 des 445 sièges au parlement.

Pendant que Moubarak perd une partie de ses pouvoirs, Le Caire retrouve son calme et ses esprits. Même si la rue reste fébrile, la plupart des magasins ont ouvert leurs portes. Les bouchons de circulation légendaires du Caire sont revenus. Les hommes fréquentent les cafés, boivent du thé assis autour d'une table installée sur le trottoir. D'autres fument le narguilé ou jouent aux dominos.

Mais le calme reste précaire. Le Caire est encore sous haute tension. Dans le quartier pauvre de Boulaq, par exemple, les étrangers ne sont pas les bienvenus et des hommes, armés de bâtons, continuent de fouiller les voitures et d'ériger des barricades.

Même Zamalek, le quartier cossu du Caire, n'est pas à l'abri des tensions. Les chauffeurs de taxi demandent des prix exorbitants pour transporter des étrangers. Ils ont peur des miliciens qui rôdent toujours dans les rues et qui pourraient les battre parce qu'ils ont accepté des étrangers comme clients.

Par contre, le couvre-feu ne commence qu'à 19h, après la tombée de la nuit. Cette semaine, pendant les affrontements violents, le couvre-feu débutait à 15h.