La chaîne de télévision satellitaire qatarie Al-Jazira a annoncé vendredi que son bureau du Caire avait été saccagé par des inconnus qui ont détruit ses équipements.

«Des inconnus se sont introduits dans le bureau d'Al-Jazira au Caire et ont détruit ses équipements», a indiqué la chaîne, sur un bandeau défilant.

Dans un communiqué, elle a ensuite précisé qu'une «bande de casseurs» avait pris d'assaut son bureau cairote, «incendié avec ses équipements».

Cette attaque «semble être une nouvelle tentative du régime égyptien ou de ses partisans d'empêcher Al-Jazira de couvrir les événements» en Égypte, a affirmé Al-Jazira.

Dimanche, le ministre égyptien sortant de l'Information, Anas el-Fekki, avait ordonné l'interdiction d'Al-Jazira, qui a largement couvert la révolte contre le président Hosni Moubarak. La chaîne avait estimé que cette décision visait à «faire taire le peuple égyptien».

Al-Jazira a rappelé qu'outre le brouillage de ses transmissions satellitaires et des tentatives de fermer ses sites internet, tous ses journalistes s'étaient vu révoquer ces derniers jours leur accréditation en Égypte et que neuf de ses reporters avaient été brièvement arrêtés.

«Nous pouvons rassurer tout le monde, nous poursuivrons notre couverture sans nous décourager», a déclaré un porte-parole de la chaîne, cité dans le communiqué.

La chaîne qatarie, qui a toujours eu des relations tendues avec le gouvernement égyptien, couvre en continu les manifestations anti-gouvernementales qui ont débuté le 25 janvier en Égypte.

Les agressions contre les médias étrangers se sont multipliées ces derniers jours dans la capitale égyptienne.

Des journalistes ont été battus par les partisans du président, d'autres arrêtés par les forces de police. L'Institut international de la Presse, à Vienne, a dénoncé ces attaques «orchestrées» lors des manifestations.