Le Premier ministre égyptien Ahmed Chafic s'est excusé jeudi pour les affrontements meurtriers aux cours des dernières heures entre partisans et opposants du président égyptien Hosni Moubarak sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, et a demandé qu'une enquête soit menée.  

«Je présente toutes mes excuses pour ce qui s'est passé hier et il y aura une enquête», a déclaré M. Chafic à propos des incidents de la place Tahrir, lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision nationale.

Il a par ailleurs annoncé que l'ancien ministre de l'Intérieur égyptien, Habib el-Adli, dont le départ avait été réclamé avec insistance par les manifestants, allait faire l'objet d'une enquête.

Le parquet général a annoncé que d'anciens ministres et responsables égyptiens, dont Habib el-Adli et le magnat de l'acier Ahmad Ezz, ont été interdits de sortir d'Égypte et leurs comptes ont été gelés.

Le Premier ministre, nommé le 29 janvier par M. Moubarak, a affirmé «ne pas avoir assez de policiers» pour assurer la sécurité dans le pays, après des heurts meurtriers dans le centre du Caire entre pro et anti Moubarak.

«Je n'ai pas assez de policiers. Lorsque l'armée est arrivée, beaucoup de policiers anti-émeutes sont rentrés dans leurs villages, ils sont partis et nous n'arrivons pas à les faire revenir», a déclaré M. Chafic.

Il a également indiqué que le fait de rester sur la place Tahrir n'apportera rien de plus aux manifestants.

Le vice-président Omar Souleimane, cité par la télévision d'État, a pour sa part appelé à «la libération immédiate de jeunes détenus n'ayant pas commis d'actes criminels».

Il a répété que ni le président Hosni Moubarak, ni son fils ne seront candidats à l'élection présidentielle prévue en septembre, selon la télévision d'État.

Des partisans du président Hosni Moubarak ont fait irruption mercredi après-midi sur la place Tahrir, occupée depuis vendredi par les manifestants antigouvernementaux, ce qui a mené à des affrontements entre les deux camps. Ces violents heurts ont fait selon le ministère égyptien de la Santé cinq morts et plus de 836 blessés.

La situation demeurait tendue jeudi dans le centre la capitale égyptienne, selon des journalistes de l'AFP sur place.