Le Premier ministre désigné Maarouf Bakhit doit rencontrer jeudi l'opposition au lendemain de sa nomination, critiquée par le Front de l'Action Islamique (FAI), intervenue après plusieurs manifestations demandant des réformes, a indiqué à l'AFP un de ses proches.

M. Bakhit a entamé par ailleurs mercredi des consultations en vue de la formation de son gouvernement dont la composition «devrait être annoncée samedi ou dimanche si les consultations avancent bien», selon ce proche s'exprimant sous couvert d'anonymat.

«Une rencontre entre des dirigeants du FAI et le Premier ministre désigné aura lieu mercredi dans la nuit dans le cadre de ces consultations», a indiqué à l'AFP un responsable islamique.

Entre temps, près de 150 jeunes membres du FAI et d'un parti de gauche se sont rassemblés mercredi devant les bureaux de la présidence du Conseil pour dénoncer la nomination par le roi de M. Bakhit.

«Non à Bakhit, le peuple demande le changement», «Cher gouvernement attention, le peuple est entrain de s'enflammer», «Nous voulons des réformes politiques réelles», «Nous voulons un Parlement représentatif du peuple», ont scandé les jeunes, encadrés par la police qui n'est pas intervenue a constaté une journaliste de l'AFP.

Le Premier ministre désigné rencontrera «mercredi et jeudi les dirigeants de tous les partis politiques» notamment islamiques et de gauche «ainsi que les syndicats professionnels», avait auparavant indiqué un de ses proches.

«M. Bakhit s'est réuni mercredi avec les présidents du Sénat Taher Masri, de de la Chambre des députés Faisal Fayez ainsi que les chefs des blocs parlementaires et des comités parlementaires dans le cadre du dialogue sur les réformes politiques», a-t-on précisé de même source.

Le roi Abdallah II de Jordanie a limogé mardi son Premier ministre pour calmer la rue qui réclamait son départ, mais la puissante opposition islamique a critiqué le choix de son remplaçant et promis de nouvelles manifestations, gardant l'Egypte et la Tunisie en tête.

Le Front de l'Action Islamique (FAI) a dans un communiqué exprimé sa déception du choix de Maarouf Bakhit et demandé que ce dernier «se retire pour laisser la place à une personnalité nationale acceptable qui pourra conduire des réformes».

Le FAI a accusé le Premier ministre désigné d'être «impliqué dans les fraudes électorales municipales et législatives» en 2007 et «dans des affaires de corruption», lors de son mandat de Premier ministre de 2005 à 2007.

«M. Bakhit a l'intention d'ouvrir tous les dossiers comportant des soupçons de corruption, y compris lors de son mandat entre 2005 et 2007», a indiqué ce membre de son entourage.