Des centaines de soldats des armées malienne et française se trouvaient hier à Bourem, un bastion des djihadistes où des centaines de combattants auraient trouvé refuge après avoir été chassés de Gao, première ville en importance de la région, ont annoncé hier des témoins et des responsables.

Les djihadistes ont orchestré deux attentats-suicides à un point de contrôle situé sur la route reliant Gao à Bourem la semaine dernière, ce qui fait craindre une prolongation du conflit dans le nord du Mali après que les troupes françaises et maliennes eurent réussi à déloger aisément les activistes radicaux de plusieurs villes.

Environ 1000 militaires en provenance de la France, du Mali et d'autres pays africains étaient à Bourem hier, selon une source de l'armée française qui a demandé à conserver l'anonymat.

Intenses combats

Une opération militaire conjointe lancée samedi après-midi a permis aux troupes de pénétrer dans la cité, a confié le même responsable. La mission s'inscrivait dans le cadre des efforts visant à sécuriser la ville de Gao, que les activistes radicaux ont envahie il y a une semaine, ce qui a mené à d'intenses combats pendant des heures entre les jihadistes et les forces maliennes.

«Comme le général l'a dit, les jihadistes ne sont jamais bien loin», a déclaré le responsable militaire.

Bourem est située à seulement 95 kilomètres de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, où les islamistes radicaux ont imposé leur loi pendant près de 10 mois en appliquant leur interprétation stricte de la charia, une loi islamique. Ils ont amputé des dizaines de personnes accusées de crimes et ont administré des coups de fouet à des femmes qui sortaient en public sans porter de voile.

Craintes de représailles

Des témoins ont affirmé hier avoir aperçu environ 50 véhicules militaires de l'armée française et une dizaine de véhicules de l'armée malienne à Bourem.

La veille, à Tombouctou - ville qui s'était aussi retrouvée sous l'emprise des islamistes radicaux -, l'armée malienne a placé huit hommes d'origine arabe en détention. Les familles des personnes arrêtées ont confirmé la nouvelle samedi soir.

Cela fait craindre des représailles contre les membres de la minorité arabe de la région, dont les membres sont soupçonnés d'avoir soutenu les groupes liés à Al-Qaïda ayant pris le contrôle du nord du Mali, l'an dernier.