Le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay, a indiqué jeudi qu'un avion-cargo canadien continuera d'appuyer les forces françaises au Mali pendant encore un mois.

L'engagement concernant l'appareil C-17 Globemaster, qui a transporté du matériel de guerre, des véhicules et des troupes entre la France et Bamako, la capitale malienne, devait prendre fin ce vendredi.

Le ministre a confirmé la prolongation jusqu'au 15 mars, jeudi, à la suite de la période des questions, à l'extérieur de la Chambre des communes.

«Nous avons reçu une demande il y a quelques jours, mais il s'agit d'une demande qui a transité par des canaux de communication militaires», a fait savoir M. MacKay.

«Nous voulions examiner l'impact de ce renouvellement sur les opérations canadiennes avant de donner le feu vert», a-t-il ajouté.

Le ministre n'a pas donné plus d'information sur les allées et venues du contingent des forces spéciales qui a été déployé pour protéger l'ambassade canadienne à Bamako, dont l'ampleur avait été réduite.

Il s'agit de la deuxième prolongation de la mission de support canadienne, qui a commencé au début de janvier après l'intervention des forces françaises dans l'ancienne colonie d'Afrique de l'Ouest où des militants liés à Al-Qaïda menaçaient d'occuper le pays.

En janvier, les planificateurs de l'armée de l'air ont soustrait l'avion-cargo C-17 à ses tâches pour une période de trois mois, afin d'offrir une certaine flexibilité au gouvernement. L'appareil est habituellement rattaché au 429e Escadron de transport à la base aérienne de Trenton, en Ontario.

Les forces françaises ont rapidement eu raison des forteresses rebelles, expulsant les islamistes de plusieurs villes du nord du Mali. Toutefois, plusieurs craignent l'apparition d'une situation semblable à celle prévalant en Afghanistan, alors que les troupes occidentales et africaines ont dû affronter des engins piégés et des embuscades dans des régions qui étaient supposément débarrassées de combattants ennemis.

Le ministre canadien des Affaires étrangères John Baird a admis l'existence de cette menace lors d'un témoignage devant un comité des Communes, plus tôt cette semaine, affirmant que le Canada ne «s'engagera pas dans un autre Afghanistan».

La prolongation a pris l'opposition de court.

Selon le porte-parole néo-démocrate en matière d'affaires étrangères, Paul Dewar, le gouvernement avait promis de consulter la Chambre au sujet de cette mission, mais hormis des audiences d'un comité des Communes, il n'y aurait eu pratiquement aucun dialogue avec l'opposition.

«Ce que nous devons savoir de la part de ce gouvernement, ce sont les raisons de cette prolongation», a-t-il dit.

«Nous avons besoin de détails. Avoir un ministre qui annonce cela alors qu'il monte des escaliers ne rend pas service. Ce n'est pas un processus ouvert et ce n'est pas ce que le gouvernement a dit vouloir faire à propos du dossier malien.»

Le Conseil de sécurité de l'ONU débat encore de la possibilité de déployer jusqu'à 6000 casques bleus au Mali pour aider à stabiliser le pays.

Des responsables des Nations unies ont cependant laissé entendre que le conseil approcherait d'un consensus sur la question.