Le groupe islamiste qui a attaqué un complexe gazier dans le sud de l'Algérie a utilisé les otages comme boucliers humains pour stopper les coups de feu tirés par les troupes algériennes héliportées, a raconté lundi un otage philippin rescapé.

«Chaque fois que les troupes du gouvernement essayaient de mitrailler l'ennemi, on se servait de nous comme boucliers humains», a déclaré Joseph Balmaceda, qui faisait partie des otages au complexe gazier d'In Amenas, à 1300 km au sud-est d'Alger.

«On nous demandait de lever les bras. Les forces gouvernementales ne pouvaient pas tirer sur eux tant que nous étions retenus», a ajouté l'homme, visiblement épuisé, lors de son arrivée à Manille.

Il dit être le seul survivant d'un groupe de neuf otages placés à bord d'une camionnette à laquelle les attaquants avaient fixé des explosifs et qui a sauté.

Deux assaillants étaient en train de transférer les otages vers un local principal de l'usine gazière, mais la bombe a explosé lors de heurts avec les forces de sécurité algériennes, a ajouté Joseph Balmaceda, 42 ans.

«La seule chose qui restait du véhicule, c'était l'arrière du Land Cruiser, a-t-il dit. Je suis le seul à avoir survécu, car j'étais coincé entre deux roues de secours».

Le Philippin a ensuite rampé sur 300 mètres, en direction des forces algériennes. «Lorsque je suis arrivé devant elles, je me suis évanoui. Quand je me suis réveillé, j'étais à l'hôpital.»

Les deux militants qui conduisaient le véhicule ont eux aussi été tués, a-t-il indiqué. L'explosion de la voiture s'est produite selon lui au deuxième jour de la prise d'otages, jeudi.

Selon un bilan provisoire fourni par le gouvernement algérien, au moins 38 otages, 37 étrangers ainsi qu'un Algérien, ont été tués, tout comme 29 des 32 terroristes.

Le gouvernement philippin a annoncé lundi que six Philippins avaient été tués et que quatre étaient portés disparus.