Au moins 17 personnes, dont 3 civils, sont mortes dans une opération de l'armée irakienne contre des positions jihadistes à Jurf al-Sakhr, à 60km au sud-ouest de Bagdad, ont annoncé des sources médicale et tribale.

«Le bombardement a visé le secteur de Fadeliya à 1h00 du matin» (18h00, heure de Montréal), a affirmé à l'AFP Cheikh Mohammed al-Jabani, un chef tribal de la région. L'armée a confirmé l'attaque.

Selon M. Janabi, dont le bilan a été confirmé par un médecin, deux femmes et un enfant font partie des victimes.

Le bombardement a aussi fait 12 blessés, dont certains ont été transférés à Fallouja, contrôlée depuis janvier par des jihadistes et des insurgés sunnites.

Ces transferts laissent penser que des jihadistes figurent parmi les blessés.

Selon un lieutenant de l'armée irakienne, les militaires ont utilisé «plusieurs armes pour cibler des bases insurgées à Jurf al-Sakhr dans la nuit».

Jurf al-Sakhr, dans le nord de la province de Babylone, est le théâtre de combats quasi quotidiens entre gouvernement et groupes armés.

Multiconfessionnelle, la région est surnommée le «Triangle de la mort» en raison des nombreuses attaques des insurgés qui s'y étaient produites au plus fort des violences ayant suivi l'invasion américaine de 2003.

L'Irak fait face depuis début juin à une offensive fulgurante d'insurgés sunnites menés par les jihadistes de l'État islamique (EI), qui se sont emparés de vastes pans de territoires dans le nord, l'ouest et l'est.

L'armée tente depuis de reprendre du terrain, sans grand succès jusqu'à présent.

Une prise de Jurf al-Sakhr par les jihadistes serait une lourde perte pour le gouvernement, qui perdrait le contrôle d'une des deux seules routes reliant Bagdad aux régions chiites du sud comme Najaf et Kerbala.

À Bagdad, quatre personnes ont été abattues, ont indiqué des sources médicales et de sécurité, précisant qu'il s'agissait de civils, mais sans donner plus de détails sur leurs morts.

Et douze corps non identifiés, portant des blessures par balles, ont également été retrouvés dans plusieurs quartiers de la capitale, principalement dans des zones chiites, ont rapporté un responsable du ministère de l'Intérieur et une source médicale.

Ce genre d'attaques était déjà fréquent à Bagdad avant l'offensive jihadiste, qui a pour l'instant épargné la capitale.