Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki a rencontré mardi plusieurs chefs de tribus sunnites, dans le cadre de nouveaux efforts pour s'attirer leur soutien afin de contrer l'offensive des insurgés sunnites, menés par les jihadistes.

L'ouverture de M. Maliki, un chiite, envers les sunnites intervient alors que les insurgés, menés par l'État islamique (EI), se sont emparés depuis le 9 juin de pans importants du territoire irakien, en particulier dans des provinces à majorité sunnite.

M. Maliki «a souligné que la tribu était, et reste toujours, la base pour protéger (...) les zones menacées par le danger, tout particulièrement terroriste», indique un communiqué du bureau du premier ministre.

Il «a ajouté que le gouvernement fournirait aux tribus tout ce dont elles ont besoin pour défendre leurs zones».

M. Maliki, au pouvoir depuis 2006, entretient des relations tendues avec les tribus sunnites qui avaient commencé, cette même année, à aider le gouvernement dans sa lutte contre les insurgés sunnites liés à Al-Qaïda, mais qui aujourd'hui l'accusent de faire preuve de discrimination envers leur communauté.

À la fin 2006, au moment où l'Irak vivait un conflit meurtrier entre chiites et sunnites, des tribus sunnites avaient commencé à combattre du côté de l'armée américaine dans sa lutte contre les combattants liés à Al-Qaïda.

L'armée américaine avait commencé à verser des salaires aux membres de ces milices tribales, baptisées Sahwa («Réveils»), dont le nombre a atteint 100 000.

Cette implication des Sahwa a été considérée comme déterminant dans la baisse des violences à partir de 2008, et a permis de donner du travail aux membres de la minorité sunnite, qui se sentait discriminée par le gouvernement dominé par les chiites.

Mais depuis que les forces américaines ont remis la responsabilité des Sahwa aux autorités irakiennes, les miliciens se sont plaints de bas salaires, de retard dans leur versement et de la promesse non tenue du gouvernement de les incorporer dans l'administration ou les forces de sécurité.

Le bureau de M. Maliki a indiqué qu'il avait rencontré des chefs tribaux des provinces d'Al-Anbar, de Ninive, de Salaheddine et de Kirkouk, qui avaient réclamé «un plus grand rôle pour lutter contre les terroristes, ainsi que de l'aide en armes et en formation».

M. Maliki a accepté de former des commissions pour répondre à leurs requêtes, selon son bureau.