Les États-Unis ont réaffirmé lundi que l'union des différentes communautés irakiennes était le seul moyen de repousser l'avancée des djihadistes sunnites, malgré les dysfonctionnements grandissants du système politique du pays.

Près d'un mois après le début de cette offensive menée par le groupe radical de l'État islamique (EI) appuyé par des tribus et d'anciens soldats de Saddam Hussein, la situation s'enlise tant sur le plan politique que militaire, l'armée n'ayant toujours pas repris la main face aux insurgés.

Le Parlement irakien, empêtré dans ses divisions, a reporté lundi de plus d'un mois une session cruciale qui devait mettre un gouvernement sur les rails, éloignant un peu plus la perspective d'une sortie de crise.

La Maison-Blanche a reconnu être déçue par ces développements, mais a indiqué ne pas voir d'autre alternative possible que celle, qu'elle défend depuis des semaines, de trouver une solution politique à la crise.

Le porte-parole de l'exécutif américain Josh Earnest a estimé devant les journalistes que l'EI constituait une «menace existentielle» pour l'Irak. Mais «pour faire face à cette menace, le pays va devoir se montrer uni», a-t-il insisté.

«Je ne pense pas que quiconque essaie de minimiser (...) les difficultés de prendre de telles décisions et de parvenir à de tels accords», a tempéré M. Earnest.

«Mais pour parler franchement, le fait de parvenir à ces accords et de prendre ces difficiles décisions est nécessaire pour la survie de l'Irak», a-t-il encore souligné.

Les hauts responsables américains ne cessent d'en appeler tant aux Kurdes qu'aux Arabes sunnites et chiites pour former un gouvernement d'union nationale à Bagdad, mais avec peu de succès jusqu'à présent.

M. Earnest a prévenu que «davantage d'implication militaire» de la part des États-Unis «ne pourra avoir lieu qu'en coordination avec des engagements tangibles de la part des dirigeants irakiens» et leur promesse de «suivre un programme gouvernemental plus ouvert» à toutes les parties.

Mais le porte-parole n'est pas allé jusqu'à dire qu'il n'y aura pas d'aide militaire américaine à l'Irak tant qu'un nouveau gouvernement n'aura pas été formé - un processus qui pourrait prendre plusieurs semaines.

Le président Barack Obama a déployé 300 conseillers militaires dans le pays pour évaluer les besoins de l'armée irakienne face aux insurgés et recommander éventuellement la possibilité de frappes aériennes américaines ciblées.

Quelque 475 soldats sont également sur le terrain pour protéger l'ambassade des États-Unis à Bagdad et les ressortissants américains.