Barack Obama fera son premier voyage officiel au Canada, a confirmé hier le bureau du premier ministre Stephen Harper, une visite qui aura lieu peu après son assermentation, le 20 janvier.

«Ayant été en contact étroit avec l'équipe de transition du président désigné Obama, nous sommes en mesure de confirmer que celui-ci a accepté l'invitation du premier ministre de se rendre au Canada peu après son assermentation», a indiqué son porte-parole, Dimitri Soudas. Ce sera ainsi la première visite du président Obama à l'étranger.

M. Obama renoue ainsi avec la tradition: le Canada a été la destination du premier voyage officiel de nombreux présidents américains. George W. Bush avait toutefois rompu avec cette coutume et avait plutôt visité le président mexicain Vicente Fox lors de son premier séjour à l'étranger, en 2001. Ce geste avait fait froncer bien des sourcils au Canada.

Dans les coulisses, des sources proches du gouvernement ont confié qu'elles espéraient que M. Obama rende visite au Canada d'abord. Ottawa estime que les liens étroits avec le voisin américain sont d'une importance capitale. Or, en faisant sa première visite dans un autre pays, le nouveau président aurait laissé entendre que ses relations avec le gouvernement canadien laissent à désirer.

Des conservateurs se sont par ailleurs dits soulagés du départ de George W. Bush. Leurs adversaires politiques les ont souvent accusés de s'aligner aveuglément sur les positions du dirigeant républicain. «On n'aura plus ce fardeau sur les épaules», a confié un membre du parti à La Presse.

Stephen Harper et Barack Obama ont eu deux entretiens téléphoniques depuis l'élection du candidat démocrate, le 4 novembre. Mais les deux hommes n'ont pas personnellement discuté de leur première rencontre, selon l'Associated Press. Les détails de cette visite officielle n'ont pas été divulgués.

Chose certaine, le Canada et les États-Unis auront plusieurs dossiers importants à discuter. En campagne électorale, M. Obama a maintes fois exprimé le désir de réformer l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et parlé de mesures protectionnistes pour prémunir son pays contre la récession.

Le président désigné veut aussi accentuer l'effort militaire américain en Afghanistan, au moment même où le Canada s'est engagé à mettre fin à sa mission là-bas en 2011.

Le gouvernement Harper espère pour sa part que l'élection de Barack Obama mènera à une «approche continentale» pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le président désigné s'est prononcé en faveur d'un système de quotas d'émissions pour les entreprises et d'un marché de droits d'émissions (cap and trade en anglais). Il a également évoqué l'objectif de réduire les gaz à effet de serre de 80% par rapport aux taux de 1990 d'ici à 2050, une position semblable à celle du gouvernement conservateur.

Les deux dirigeants devraient aussi discuter du plan d'aide à l'industrie automobile