La police a manqué de «discipline concernant les armes» à au moins deux reprises alors qu'elle poursuivait les auteurs des attentats de Boston, a estimé vendredi un rapport officiel.

Le rapport de 128 pages, du gouvernement du Massachusetts, indique ainsi que 200 coups de feu ont été échangés «des deux côtés», lors de la poursuite des frères Tsarnaev à Watertown, en banlieue de Boston, trois jours après les attentats qui avaient fait trois morts et 264 blessés le 15 avril 2013.

Certains policiers venus en renfort ont ouvert le feu «sans avoir nécessairement identifié et visé leur cible, ou positionné leur arme de façon appropriée», est-il écrit dans le rapport.

Un policier avait été grièvement blessé lors de ces tirs, alors que Tamerlan Tsarnaev, l'aîné des frères, avait épuisé ses munitions, et que son frère Djokhar prenait la fuite en voiture, souligne le rapport.

Tamerlan Tsarnaev, blessé lors des échanges de tir et heurté par son frère qui s'enfuyait, avait été déclaré mort peu après à l'hôpital.

Lors du procès en cours de Djokhar Tsarnaev, l'accusation a affirmé que Tamerlan avait lors de cette confrontation tiré à plus de 50 reprises sur la police.

Un pick-up noir banalisé, conduit par un responsable des forces de l'ordre et signalé à tort comme volé, avait aussi été pris pour cible ce soir-là par un policier, sans que ses passagers soient blessés, précise le rapport.

Après que la police eut appris que Djokhar Tsarnaev était caché dans un bateau entreposé dans le jardin d'une maison, des milliers de membres des forces de l'ordre avaient convergé sur Watertown. Une centaine de policiers s'étaient positionnés devant et derrière la maison.

«Un policier a ouvert le feu sans autorité appropriée», note le rapport, «en réponse à la perception d'un mouvement dans le bateau». «D'autres policiers ont ouvert le feu sur le bateau, pensant que ce premier coup de feu avait été tiré contre eux par le suspect. Les tirs ont continué pendant plusieurs secondes, jusqu'à ce qu'un responsable ordonne un cessez-le-feu» ajoute-t-il.

«Chacun de ces incidents a créé des situations dangereuses de tirs croisés», rajoute-t-il.

Djokhar Tsarnaev, grièvement blessé, s'était rendu deux heures après avoir été localisé.

Il est actuellement jugé, et risque la peine de mort. Les délibérations, à l'issue de la première phase de son procès, destinées à décider de sa culpabilité, doivent commencer lundi au tribunal fédéral de Boston.