Le meilleur moyen de sauver la vie de Djokhar Tsarnaev, le suspect de l'attentat au marathon de Boston, pourrait être de faire un procès à son frère décédé.

Les avocats de la défense pourraient effectivement mettre les attentats à la bombe sur le dos de Tamerlan, le frère aîné de Djokhar, adepte d'un islam radical et dont un ami affirmé qu'il a participé à un triple meurtre en 2011.

Selon Elmira Khozhugov, l'ex-mari de la soeur des deux suspects, il était l'aîné de la famille et un modèle pour ses frères et soeurs. Dans les semaines qui ont suivi l'attentat, il avait confié à l'Associated Press que Djokhar adorait son grand frère et qu'il faisait tout ce qu'il lui disait.

Trois personnes sont mortes et plus de 260 ont été blessées dans l'explosion de deux bombes artisanales près de la ligne d'arrivée du marathon, le 15 avril 2013.

Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, est mort dans les jours qui ont suivi, lors d'une fusillade avec la police.

Djokhar, alors âgé de 19 ans, a été retrouvé caché dans un bateau amarré en bordure du terrain.

La sélection des jurés pour son procès entame son deuxième mois.

Les avocats du suspect ont clairement établi qu'ils tenteraient de démontrer qu'il a été hautement influencé par son grand frère pour participer à l'attentat. Et les procureurs sont prêts à riposter qu'il était pleinement conscient et volontaire dans sa participation.

S'il est reconnu coupable, la sentence de Tsarnaev - la prison à vie ou la peine de mort - pourrait dépendre de l'estimation du degré de l'influence de Tamerlan sur son jeune frère, indique la défense dans des documents judiciaires.

Selon la loi fédérale américaine sur la peine de mort, les jurés peuvent prendre en considération la possibilité que l'accusé était sous «contrainte importante ou inhabituelle», peu importe que la contrainte soit utilisée ou non dans la défense. Si la défense obtient la permission d'utiliser la possible participation de Tamerlan dans le triple meurtre comme preuve, ils pourraient affirmer qu'il était contraint à participer aux bombardements du marathon, estime David Hoose, un avocat qui a déjà fait éviter la peine de mort à une infirmière pour le meurtre de quatre patients.

Photo Archives AP

Tamerlan et Dzhokhar Tsarnaev