Dzhokhar Tsarnaev, mis en accusation pour le double attentat du marathon de Boston, allait rarement à la mosquée et son frère aîné n'y venait pas régulièrement, mais il s'était fait remarquer ces derniers mois en interrompant des prêches qui ne lui convenaient pas, selon la mosquée de leur ville de Cambridge, en banlieue de Boston.

«Le jeune suspect n'a été vu que rarement au Centre, ne venant que de manière occasionnelle pour la prière», a indiqué l'Islamic society of Boston dans un communiqué.

Son aîné Tamerlan, 26 ans, tué lors d'un échange de coups de feu vendredi avec la police, avait lui «commencé à participer de manière irrégulière à la prière du vendredi depuis un peu plus d'un an, et assistait de temps en temps à la prière du matin», selon la mosquée.

À deux reprises ces derniers mois, il s'était insurgé contre des prêches avec lesquels il n'était pas d'accord.

Le 16 novembre, il avait ainsi interrompu un prêcheur qui expliquait que les musulmans pouvaient célébrer les fêtes traditionnelles américaines telle celle du 4 juillet ou de l'Action de grâce. Tamerlan s'était levé, l'avait apostrophé, affirmant que la foi musulmane ne le permettait pas.

Le 18 janvier, il s'était de nouveau énervé, interrompant le prêcheur qui rendait hommage à Martin Luther King (dont l'anniversaire de la naissance en janvier est un jour férié).

Tamerlan s'était une fois dressé, criant qu'il était un «non-croyant» et qu'il «contaminait» l'esprit des gens. Les fidèles lui avaient demandé de se taire et de sortir. Il s'était exécuté.

Après le sermon, des responsables lui avaient demandé de ne plus interrompre la prière, ou il ne serait plus bienvenu à la mosquée.

Depuis, il était revenu assister à certaines prières, mais n'avait plus interrompu de sermon, a précisé la mosquée.

Celle-ci a souligné que les deux frères n'avaient «jamais exprimé le moindre sentiment ou comportement violent. S'ils l'avaient fait, nous aurions immédiatement appelé le FBI».

Dzhokhar Tsarnaev, 19 ans, grièvement blessé, a été mis en accusation lundi sur son lit d'hôpital, notamment d'utilisation d'arme de destruction massive.

Le double attentat, le plus grave depuis le 11-Septembre, a fait trois morts et plus de 260 blessés.