Le preneur d'otages du supermarché casher à Paris vendredi, Amedy Coulibaly, a affirmé avant sa mort à une télévision française avoir «synchronisé» son action avec les frères Kouachi, deux autres djihadistes accusés de la tuerie de Charlie Hebdo.

Dans un appel à la chaîne d'informations en continu BFMTV, Coulibaly, sorti de prison en mars 2014, s'est réclamé du groupe État islamique. Dans un appel séparé à la même télévision, Chérif Kouachi a affirmé pour sa part avoir été envoyé en France et financé par Al Qaïda au Yémen.

Amedy Coulibaly a contacté BFMTV vers 14h GMT vendredi, alors qu'il retenait en otages les clients d'un supermarché casher dans l'est de Paris depuis deux heures. Il a alors affirmé à une journaliste avoir attaqué le magasin pour viser des juifs.

Il a également déclaré avoir «synchronisé» son action avec celle des frères Kouachi. «Eux Charlie Hebdo, moi les policiers», a-t-il dit.

Avant l'attaque du supermarché casher vendredi, qualifiée d'«acte antisémite effroyable» par le président français François Hollande, Amedy Coulibaly était déjà suspecté d'avoir abattu une policière jeudi à Montrouge, dans la périphérie sud de Paris.

Le contact entre BFMTV et Chérif Kouachi a eu lieu alors que le djihadiste et son frère Saïd, en cavale depuis l'attaque sanglante contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts mercredi, étaient retranchés avec un otage dans une imprimerie à 40 km au nord-est de Paris.

Dans ces échanges, Chérif Kouachi a affirmé que son voyage au Yémen en 2011 avait été financé par l'islamiste américano-yéménite Anwar al-Awlaki, tué au Yémen lors d'une frappe d'un drone américain le 30 septembre 2011.

Il a dit avoir été missionné pour agir en France par Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), branche d'Al Qaïda en Arabie Saoudite et au Yémen.

Juste après la tuerie de Charlie Hebdo, l'un des deux agresseurs avait lancé à un automobiliste à qui ils avaient volé sa voiture: «Dites que nous sommes Al Qaïda au Yémen».