Les suspects de l'attentat de Boston ont été identifiés comme deux frères, d'origine tchétchène et de confession musulmane: Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, mort dans la nuit de jeudi à vendredi, et son cadet Dzhokhar, 19 ans, toujours en cavale.

Un homme présenté comme leur père, Anzor Tsarnaev, a déclaré à l'agence Interfax depuis la capitale du Daguestan, Makhatchkala, que ses fils étaient des «musulmans fervents».

Selon un homme qui dit être leur oncle, Ruslan Tsarni, la famille Tsarnaev est «ethniquement tchétchène» et serait arrivée comme réfugiés environ en 2003 à Cambridge, en banlieue de Boston. Selon lui, les deux frères sont nés au Kirghizstan et non en Tchétchénie. L'homme dit ne plus avoir été en contact avec eux depuis des années. Comment explique-t-il leur geste? «Le fait d'être des «perdants». La haine envers ceux qui ont été capables de s'intégrer».

Le président tchétchène Ramzan Kadyrov a déclaré à l'agence publique Ria Novosti qu'ils étaient des inconnus en Tchétchénie.

Selon une source policière qui a requis l'anonymat, ils seraient de nationalité russe.

Tsarnaev est un nom tchétchène.

- Tamerlan Tsarnaev: 26 ans, mort dans la nuit de jeudi à vendredi, était le suspect «numéro 1». Il semblait être le sujet d'un essai photographique intitulé Je boxe pour un passeport, de Johannes Hirn, qui fournit de très nombreux éléments de personnalité.

Le photographe décrit Tamerlan comme un étudiant musulman en ingénierie (alors que le USA Today rapporte plutôt qu'il étudiait la comptabilité) à l'Université Bunker Hill College, à Boston, qui avait suspendu ses études pour s'entraîner pour une compétition de boxe, les National Golden Gloves.

Selon le photographe, il avait fui la Tchétchénie avec sa famille dans les années 1990, et aurait vécu au Kirghizistan avant d'obtenir un statut de réfugié aux États-Unis.

«Je n'ai pas un seul ami américain, je ne les comprends pas», aurait dit Tamerlan au photographe. Mais il lui aurait aussi assuré qu'il préfèrerait participer aux Jeux olympiques au nom des États-Unis plutôt que de la Russie, à moins que son pays, la Tchétchénie, n'obtienne l'indépendance.

«Tamerlan dit qu'il ne fume pas et ne boit pas: «Dieu dit pas d'alcool»», écrit Johannes Hirn, qui cite Tamerlan lui disant qu'il est «très religieux»: «il n'y a plus de valeurs» et «les gens ne se contrôlent plus», lui aurait-il confié.

Une autre photo le montre avec sa petite amie.

Tamerlan semblait détenir une page YouTube, à son nom, créée en août 2012, où il avait marqué plusieurs vidéos islamistes comme favorites, notamment dans une catégorie «terrorisme».

Un document officiel disponible publiquement montre que la police est intervenue en 2009 pour violences conjugales contre sa petite amie.

Photo AFP

Tamerlan Tsarnaev

- Djokhar Tsarnaev: 19 ans et en fuite.

Un ami de lycée, Eric Mecado, a raconté sur CNN vendredi qu'il «n'avait jamais montré aucun signe de méchanceté, rien qui puisse nous faire imaginer qu'il serait capable d'une telle chose».

Selon Eric Mecado, Djokhar portait toujours sa casquette à l'envers. L'ami dit avoir immédiatement pensé à Djokhar en découvrant les photos du FBI, sans y avoir vraiment cru.

De nombreux étudiants étrangers, selon Eric Mecado, sont inscrits à leur ancienne école secondaire, Cambridge Rindge and Latin School, une école qui cultive la diversité.

Djokhar a gagné en 2011 un prix de la ville de Cambridge, d'une valeur de 2500 $, dans la catégorie de lutte. Il étudiait cette année à l'Université du Massachusetts à Darmouth, à une heure et demie au sud de Boston.

Une page sur le réseau social VKontakte, équivalent en Russie de Facebook, montre un jeune homme nommé Djohar Tsarnaev, qui serait allé à l'école au Daghestan, dans le sud de la Russie, entre 1999 et 2001. Selon l'agence russe Ria Novosti, l'école en question a indiqué que la famille de Djokhar était arrivée comme réfugiés depuis l'ex-république soviétique du Kirghizstan.

Il indique sur la même page qu'il parle le tchétchène.

Le jeune homme cite aussi une devinette, dans laquelle trois hommes, du Daguestan, de Tchétchénie et d'Ingouchie, se trouvent dans une voiture. «Qui conduit ? La police».

Photo AFP

Dzhokhar Tsarnaev