Adoptée par l'Assemblée nationale, hier, la prolongation de trois mois de l'état d'urgence a été votée par le Sénat, vendredi 20 septembre. 

L'Assemblée nationale a approuvé jeudi une prolongation de trois mois de l'état d'urgence en France, lors d'un vote organisé en accéléré près d'une semaine après les pires attentats commis dans le pays.

«L'état d'urgence déclaré par le décret du 14 novembre 2015» pris au lendemain des attaques ayant fait 129 morts et plus de 350 blessés «est prorogé pour une durée de trois mois à compter du 26 novembre 2015», soit jusqu'au 25 février à minuit, selon le texte adopté par les députés.

Le parti Les Républicains (LR), principale formation de l'opposition de droite, aurait souhaité une prolongation de six mois de ce régime d'exception.

L'État d'urgence doit permettre aux forces de sécurité de disposer d'outils supplémentaires pour lutter contre la menace terroriste qui «va durablement peser», a souligné lundi le président François Hollande. «La lutte contre DAECH (un acronyme arabe de l'État islamique) va nous mobiliser encore longtemps sur le front extérieur comme sur le terrain intérieur», a-t-il dit devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.

Le dispositif annoncé par le gouvernement élargit la marge de manoeuvre des forces de l'ordre pour des assignations à résidence, pour une extension des gardes à vue liées à des présomptions de terrorisme, et en matière de perquisitions.

Le régime des assignations à résidence est élargi à toute personne à l'égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l'ordre public.

L'Assemblée nationale a également voté jeudi un amendement présenté par la droite, qui permet le recours au bracelet électronique pour contrôler certains assignés à résidence.

Attaques «chimiques ou bactériologiques»

Le Premier ministre Manuel Valls a également mis en garde contre de possibles attaques «chimiques ou bactériologiques», six jours après les sanglants attentats de Paris.

Au lendemain de l'assaut spectaculaire de la police à Saint-Denis, en banlieue nord de la capitale, dans lequel Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats, a été tué, Manuel Valls a estimé possible des attentats en France avec des «armes chimiques ou bactériologiques».

«Il ne faut aujourd'hui rien exclure», a-t-il lancé, alors que le gouvernement a autorisé en urgence, dans un arrêté publié samedi, la pharmacie des armées à distribuer un antidote aux armes bactériologiques à des services d'urgence civils en France.



Paris «assume» ses dépenses


Ce produit anti-produits neurotoxiques, le sulfate d'atropine, est mis à disposition en raison du «risque d'attentats terroristes», dans le contexte de la conférence de l'ONU sur le climat COP21 qui débute le 30 novembre et doit durer jusqu'au 11 décembre, selon l'arrêté signé du directeur général de la santé.

Six jours après les plus graves attentats qui ont fait 129 tués et 352 blessés, la France affiche son unité, mais vit, malgré les affichettes «Même pas peur!» placardées sur l'emblématique place de la République à Paris, dans la psychose évidente de nouvelles attaques.

Si les Parisiens ont retrouvé terrasses et salles de spectacle, l'atmosphère reste lourde.

L'interdiction de manifester sur la voie publique à Paris et en banlieue, décidée au lendemain du bain de sang, a été prolongée jusqu'à dimanche.

Les policiers pourront être armés en permanence, y compris hors service, sur la base du volontariat, a annoncé la direction de la police.

Les mesures annoncées pour renforcer la sécurité dans le pays coûteront à l'État «600 millions d'euros» (plus de 852 millions de dollars) en 2016, selon le gouvernement, qui a dit «assumer» d'ores et déjà une «dégradation du déficit public» par rapport aux prévisions en 2016.