Il faisait gris sur Paris quand le silence est tombé. Dans les écoles, dans les lieux publics, dans les rues, les Français ont observé une minute de silence en mémoire des 129 morts et des plus de 300 blessés des attaques terroristes qui ont ébranlé la ville vendredi.

À midi tapant, même le son des klaxons s'est apaisé un instant.

Une foule compacte s'était massée devant la salle de spectacle le Bataclan, théâtre d'un carnage. Ce qui devait être une minute de silence en est devenu deux, puis trois. 

Parmi les gens, Raymonde, 87 ans, qui quittait son appartement pour la première fois depuis les attentats. 

« C'est tellement injuste. Moi, je suis vieille. J'ai l'âge de mourir. Les tués, eux, ils étaient jeunes. »

Julien Rouquettes a aussi tenu à se déplacer. Il voit ce moment de recueillement comme une première étape vers le deuil et vers la compréhension de ce qui s'est passé.

« J'ai besoin d'être avec des gens. De voir les lieux. D'être ému. C'est notre vie. C'est notre quartier. Ce sont des endroits où on sort. »

Catherine, 30 ans, a perdu un ami le soir du drame. Elle tenait à être présente. « Pour ne pas oublier. »

Maria et Sima, 52 ans toutes les deux, sont Iraniennes, exilées en France depuis 35 ans.

« Nous comprenons la douleur des Français parce que nous sommes nous aussi des victimes du terrorisme », dit Maria.

Sima a perdu six membres de sa famille, exécutés en Iran. « Nous voulons vivre en paix. Il faut en finir avec le terrorisme. »