Les attentats qui ont frappé Paris vendredi soir ont été menés en six lieux différents, faisant au moins 129 morts, sans compter sept assaillants tués, et des centaines de blessés, selon un bilan provisoire.

Les attaques se sont déroulées près du prestigieux Stade de France, dans la banlieue nord de Paris, et dans l'Est parisien, aux bars très fréquentés le week-end, non loin de la place de la République où avaient convergé 1,5 million de personnes après les attentats de janvier.

Stade de France, porte D: 1 mort

À 21h20, heure française, une première explosion retentit aux abords du Stade de France où se déroule un match amical France-Allemagne.

François Hollande, qui assiste à la rencontre, est immédiatement évacué. Les entrées et sorties du stade sont bouclées jusqu'à la fin du match.

Un passant est soufflé par l'explosion d'un kamikaze qui porte une ceinture explosive. Les deux sont retrouvés morts.

Rue Alibert: 15 morts

Dans le Xe arrondissement, une fusillade éclate à 21h25 à l'angle des rues Alibert et Bichat. Des personnes attablées au bar Le Carillon et au restaurant Le Petit Cambodge sont victimes de tirs de fusils d'assaut de type kalachnikov de la part de suspects arrivés à bord d'un véhicule noir, Seat Léon.

Quinze personnes trouvent la mort, dix sont grièvement blessées.

Sur place une centaine de douilles, notamment de calibre 7,62 mm, est découverte.

«C'était surréaliste, tout le monde était à terre, personne ne bougeait», a relaté une femme, qui souhaite conserver l'anonymat.

Stade de France, porte H

Deuxième explosion au Stade de France, à 21h30, cette fois porte H, à quelques mètres de la première.

Un kamikaze armé d'un gilet explosif de même nature se fait sauter dans cette rue commerçante bordant le stade. Aucune autre victime n'est à déplorer.

Rue de la Fontaine au Roi: 5 morts

Deux minutes plus tard, à 21H32, retour au coeur de Paris, à l'angle des rues de la Fontaine au Roi et du Faubourg du Temple (XIe arrondissement), où une fusillade éclate au bar Bonne Bière. Cinq personnes sont abattues par plusieurs rafales de fusils mitrailleurs.

À nouveau, les auteurs des tirs arrivent à bord d'une Seat noire et laissent derrière eux une centaine de douilles 7,62 mm.

«Il y a avait au moins cinq morts autour de moi, du sang partout. J'ai eu beaucoup de chance», témoigne un rescapé, Mathieu, 35 ans.

Rue de Charonne: 19 morts

À l'est du XIe arrondissement, 92 rue de Charonne, de nouveaux tirs retentissent à 21h36. 19 personnes attablées à la terrasse de La Belle Equipe périssent sous les balles d'hommes apparus encore dans une Seat noire. Neuf sont toujours très gravement blessés.

Un homme dit avoir entendu des tirs pendant «deux, trois minutes», «des rafales». «J'ai vu plusieurs corps à terre, ensanglantés. Je ne sais pas s'ils étaient morts», lâche-t-il.

Une centaine de douilles de calibre 7,62 mm sont retrouvées sur place.

Boulevard Voltaire

Boulevard Voltaire un kamikaze se donne la mort à 21H40 avec une ceinture explosive identique. Une personne présente est grièvement blessée.

Bataclan: 89 morts

Trois hommes armés, à bord d'une Volkswagen Polo noire, se garent à 21H40 devant le 50 boulevard Voltaire (XIe arrondissement). A visage découvert, ils font irruption dans la salle de spectacle du Bataclan où se produit le groupe de garage rock américain Eagles of Death Metal et tirent en rafale, évoquant «la Syrie et l'Irak».

Une prise d'otages de près de trois heures a lieu. Au moins 89 personnes sont tuées, des centaines d'autres blessées.

«Ils ont tiré dans le tas, des gens essayaient de s'enfuir par la scène mais ils disaient: "Si vous bougez, on vous tue"», explique Philippe, 35 ans. Ce juriste a entendu les assaillants déclarer: «Ce qui vous arrive, c'est de votre faute. On vient venger nos frères de Syrie.»

L'assaut est lancé par la police peu avant 00h20 et se termine vers 01H00. Les trois assaillants trouvent la mort, deux en actionnant leur ceinture d'explosifs.

Stade de France, rue de la cokerie

À 21H53, troisième et dernière explosion aux abords du Stade de France, avec un même mode opératoire. Seul le corps d'un kamikaze est découvert.