Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad va livrer mercredi un discours très attendu à l'Assemblée générale de l'ONU à New York, au même moment où les grandes puissances chercheront une réponse commune à apporter au défi nucléaire posé par le régime de Téhéran.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la Chine, des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de la Russie (le groupe des Six) se réuniront peu après la fin du discours, dans une salle de réunion des Nations unies à quelques mètres de l'hémicycle. L'allocution du président iranien, habitué aux déclarations fracassantes dans l'enceinte de l'ONU, est très attendue des autres dirigeants, dont beaucoup redoutent que le programme nucléaire de l'Iran ait un objectif militaire - ce que le régime nie farouchement.

M. Ahmadinejad est aussi attendu de pied ferme à New York par de nombreux manifestants, qui lui reprochent les violences commises contre l'opposition après sa réelection contestée en juin.

Depuis quelques jours, le dirigeant ultra-conservateur multiplie les provocations verbales et les rodomontades.

L'un de ses collaborateurs a affirmé qu'il délivrerait mercredi un «message de paix» aux délégués de l'ONU.

Mais mardi encore, il a fait sensation en plaignant les Français qui «méritent mieux», a-t-il dit, que le président Nicolas Sarkozy.

Selon l'Elysée, les délégations des vingt-sept pays de l'Union européenne (UE) pourraient quitter la salle de l'Assemblée générale pendant le discours de M. Ahmadinejad en cas de «provocation» de celui-ci.

Les Six, de leur côté, vont tenter de coordonner leurs points de vue, en préparation d'une reprise du dialogue avec l'Iran, le 1er octobre à Genève.

Ils vont devoir concilier l'ambition des États-Unis et des Européens, qui veulent prévoir de nouvelles sanctions si l'Iran persistait à enrichir de l'uranium, et l'attitude beaucoup plus réservée des Russes et des Chinois.

Javier Solana, le diplomate en chef de l'Union européenne, a dit s'attendre à «une déclaration consensuelle», sans cacher qu'elle pourrait manquer de substance.

Les États-Unis, après avoir tendu la main ce printemps, comptent en tous cas sur l'ONU pour rallier leurs partenaires à leur ligne de nouveau plus dure.

Le président Barack Obama a ainsi demandé à son homologue chinois Hu Jintao qu'il se montre solidaire sur l'Iran.

La secrétaire d'État Hillary Clinton devait elle aborder le sujet mardi soir avec ses collègues de l'UE et de l'OTAN.