L'ONU tient cette semaine à New York sa 64e Assemblée générale. Entre les discours polémistes de Mahmoud Ahmadinejad et l'espoir d'un nouvel élan dans le processus de paix au Proche-Orient, les 120 chefs d'État et de gouvernement discuteront aussi d'enjeux cruciaux en environnement et en désarmement nucléaire. Survol d'une semaine diplomatiquement bien garnie.

Q Quels sont les thèmes à l'ordre du jour?

R Aujourd'hui, les dirigeants mondiaux se réunissent pour un sommet d'une journée sur le changement climatique, sous la présidence du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Demain, à l'ouverture de l'Assemblée générale, le président américain Barack Obama et son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad doivent prendre la parole. Jeudi, le Conseil de sécurité se penchera en session extraordinaire sur le désarmement et la non-prolifération des armes nucléaires. Et parallèlement à l'Assemblée générale se tiendra, jeudi et vendredi à Pittsburgh, une rencontre du G20.

Q Le président américain Barack Obama sera très sollicité...

R Des rencontres sont prévues avec son homologue chinois Hu Jintao, ainsi qu'avec le président russe Dmitri Medvedev. Il déjeunera également avec les chefs d'État africains présents pour l'occasion et prendra la parole devant la conférence annuelle de la Clinton Global Initiative, l'association de l'ancien président Bill Clinton. Mais surtout, il rencontrera aujourd'hui le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas.

Q Le discours d'Obama devant l'ONU est-il jugé important?

R Son discours doit redéfinir la relation entre les États-Unis et l'ONU et marquer un changement de ton particulièrement en direction du monde musulman. Selon l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, le président Obama doit expliquer que la coopération du plus grand nombre de pays est nécessaire pour faire face aux défis de la planète.

Q Qui sont les autres invités fort attendus?

R Pour la première fois depuis qu'il a pris le contrôle de la Libye, il y a 40 ans, Mouammar Kadhafi sera présent à une rencontre de l'ONU et participera à la séance du Conseil de sécurité. Le chef d'État vénézuélien Hugo Chavez pourrait aussi s'y présenter pour affronter son homologue colombien Alvaro Uribe et le président Obama, à propos des soldats américains basés en Colombie. Et, bien sûr, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, reporté au pouvoir à l'issue d'un scrutin controversé, doit prendre demain la parole devant l'Assemblée.

Q À quoi s'attendre du sommet tripartite d'aujourd'hui Obama-Abbas-Nétanyahou?

R «Nous n'avons pas de grandes attentes», a averti hier le secrétaire de la Maison-Blanche, Robert Gibbs. L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, George Mitchell, vient d'effectuer une visite de quatre jours à Jérusalem et Ramallah sans obtenir aucun progrès sur des négociations de paix. Mais les choses sont perçues autrement au Proche-Orient. «Le sommet de New York, écrit le quotidien israélien Ha'Aretz, peut faire avancer les choses ou provoquer leur effondrement, mais l'immobilisme est exclu.» Chez les Palestiniens, poursuit le quotidien, tout échec du camp pragmatique est une victoire pour le camp extrémiste. «Si Obama renvoie [Mahmoud Abbas] chez lui les mains vides, cela ne pourra que rendre service à ses grands rivaux à Gaza et à Damas. Le Hamas ne passera pas à côté d'une telle occasion de présenter le sommet comme une nouvelle preuve de ce qu'il avance, à savoir que, depuis les accords d'Oslo, le soutien envers le Fatah est peu solide.»

Avec AFP, Courrier international