Peinte en blanc, bleu, rouge aux couleurs du drapeau chilien, baptisée «Phénix» comme l'oiseau mythologique qui renaît à la vie, la nacelle qui hissera les 33 mineurs bloqués depuis plus de 50 jours à 700 m sous terre est la dernière star des opérations de secours.

Conçue spécialement dans les chantiers navals de la Marine chilienne, elle ressemble à un long cigare métallique de 4 mètres de long, pour un diamètre de 53 cm, comprenant une cage cylindrique grillagée de 2 m de haut, le «module de vie» où prendra place le mineur.

Par un complexe système de treuils et de poulies, elle hissera les mineurs vers la surface, un par un, à travers les puits de secours distincts en train d'être percés. Le premier terminé sera utilisé.

«Nous l'avons appelée Phénix (...) parce que je crois que ce sera un processus de renaissance, de nouvelle vie pour les mineurs», explique le ministre des Mines Laurence Golborne aux abords de la mine San José (nord).

«Phénix 1», la première de trois nacelles en construction, donc a été longuement exhibée samedi à la presse et aux familles des «33», campant près de la mine. Enthousiastes, elles avaient applaudi son arrivée en camion, saluée de cris de joie: «Chi-chi-chi, le-le-le, Viva Chile !»

Des ingénieurs, puis le ministre Golborne, ont pris place dans l'habitacle de la nacelle, et expliqué son fonctionnement aux familles, dont quelques membres ont pu eux-mêmes s'y glisser un moment.

«La partie supérieure en blanc est entièrement détachable, par l'intermédiaire de trois leviers que le mineur peut actionner depuis l'intérieur du module de vie», a précisé le ministre de la Santé Jaime Manalich, associé aux secours.

En cas de problème lors de l'ascencion, l'occupant de la nacelle pourrait ainsi contrôler une redescente dans les puits de secours, facilitée par des roues visibles sur les cotés de la nacelle.

Le mineur casqué, ganté, disposera de réserves d'eau, de nourriture, d'oxygène, d'un système de communication constant avec les secours. Son rythme cardiaque et de respiration seront suivis en permanence, a souligné M. Manalich.

Mais les premiers voyageurs du Phénix seront non pas les mineurs, mais un secouriste et un médecin qui descendront jusqu'à 700 m sous terre, pour préparer les reclus à l'ascension.

Chaque remontée prendra autour d'une heure, a estimé le ministre Manalich samedi.

L'arrivée du premier Phénix, en attendant ses deux frères dans les prochains jours, a ravivé l'espoir d'un dénouement proche pour les 33 hommes prisonniers depuis bientôt deux mois. Mais les autorités s'en tiennent à leur estimation des «premiers jours de novembre» pour la remontée des mineurs.

Et le ministre Golborne a invité à ne pas spéculer incessamment sur la fin des opérations selon le rythme de percement des puits de secours.

«Je vais utiliser les mots de Michel Ange», a-t-il lancé en référence à une réplique attribuée à l'artiste italien à propos du plafond de la Chapelle sixtine: «Ce sera fini quand ce sera fini».